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La vigie de mars 2009 | |||||||||||||||||
![]() La vigie de la 214ème semaine devant lOMS |
Les vigies sont présentes devant lOMS depuis le 26 avril 2007, soit depuis 96 semaines sans interruption en ce début mars. La vigie au mois de mars 2009 a été assurée par ...
(Orchamps Vennes-France) du 23 au 27 mars 2009 I - La 100e semaine Jarrive de Poitiers le lundi 23 mars pour prendre place au carrefour devant lOMS, lOrganisation Mondiale pour la Santé qui a son siège à Genève. Cest parti pour la 100e semaine de vigie : vendredi sera donnée la 500e dune représentation qui dure à chaque fois 10 heures, de 8 à 18h. Il est probable que les médias laisseront passer la 5.000e heure, comme Louis XVI écrivant sur son journal RIEN à la date du 14 juillet 1789, alors je vais expliquer en quoi cet évènement minimal est néanmoins profondément historique et symbolique. La ville a autorisé la présence de 3 personnes, pas plus, sur un bout de trottoir en forme de flèche fichée dans le cur du trafic menant au building onusien. Nous plantons notre décor : 3 panneaux déployés sur un chariot rappelant que Tchernobyl continue de tuer et faire souffrir, en particulier des millions d'enfants, et que lOMS se tait. Par un accord signé en 1959 avec lAIEA, agence pour lénergie atomique, lOMS sengage à ne pas ternir limage de latome. Laccord est toujours en vigueur et explique pourquoi cest lAIEA qui fixe les normes et délivre les chiffres qui lui conviennent... Entre acteurs et public de cette représentation, le partage des rôles est violemment paradoxal : - dun côté, exposés aux intempéries (giboulées de neige sur les arbres aux fleurs roses) un, 2 ou 3 volontaires qui ne demandent rien pour eux-mêmes, - de lautre, un public nombreux - + de 3.000 personnes - bien à labri derrière les vitres des berlines, des 4x4, des bus, des cars de tourisme et des bureaux qui surplombent notre trottoir. Très peu arrivent à pied ou en vélo : ceux-là nous saluent plus volontiers. Les autres sestiment payés pour nous ignorer. Un salaire confortable, exempt dimpôts, payé grâce à nos impôts, en principe pour soigner le monde, en réalité pour camoufler quil meurt à petit ou grand feu. Et nous, contribuables, nous offrons notre temps et nous payons notre voyage et nous affrontons linconfort pour gagner LEUR liberté, LEUR dignité dans le travail. Aurions-nous le goût du sacrifice ? Non ! simplement de la reconnaissance vis-à-vis de ceux qui, vraiment, se sont sacrifiés pour que nous soyons encore debout en Europe, - les Liquidateurs, ces jeunes qui ont couru par milliers sur le réacteur pour arrêter lexplosion et qui sont morts depuis - et un instinct de conservation de lespèce qui ne sarrête pas à nos héritiers directs mais sétend à tous les enfants terriens... Notre force, heureusement, cest de nêtre pas seuls à porter ces valeurs : nous les partageons avec nos compagnons de vigie et avec les locaux qui nous accueillent avec tant de chaleur humaine (merci Odile et George). Une mésange se joint à nous, violant les limites numériques imposées : par moments, ce matin, nous serons donc 4. Son message cest : je suis légère, élégante, parfaitement adaptée à lenvironnement et je suis avec vous. Claudine approuve de ses yeux gris qui parlent de la Bretagne : elle a à cur de créer des jardins partagés pour transmettre le respect de la terre et de sa biodiversité. Le mot "culture", apparenté à culte, implique un respect et le premier respect est dû à la nature qui nous forme et nous nourrit. Les autres cultures, poétiques, scientifiques, découlent du style de la première. Après Claudine et la mésange, je parlerai de Nicolai, franco-russe américain et de Hassan le Nubien. À suivre ! GENÈVE, équinoxe de printemps 2009 Résumé du chapitre I : La 100e semaine de vigie a lieu devant lOMS, lOrganisation Mondiale pour la Santé qui a son siège à Genève. Par un accord signé en 1959 avec lAIEA, agence pour lénergie atomique, lOMS sengage à ne pas ternir limage de latome. Laccord est toujours en vigueur et explique pourquoi cest lAIEA qui fixe les normes et délivre les chiffres qui lui conviennent... La vigie a pour but lindépendance de lOMS. II - Représentations Nicolai, gaillard à crinière et barbe bouclées, vient de New York oû il enseigne le français. Il tonne du Rabelais à ladresse des bureaucrates : Science sans conscience nest que ruine de lâme !. Son indignation lui vient des témoignages de son frère : Wladimir Tcherkov, auteur entre autres du film Le Sacrifice, le film qui ma propulsée à Genève. Je revois un jeune père de famille, liquidateur de Tchernobyl qui se désagrégeait sous les yeux de sa femme et répétait avec une douceur insoutenable cauchemar"... Ce cauchemar est devenu le nôtre et il alimente notre détermination. Le nom de Tchernobyl vient du nom ukrainien de la plante au goût amer : labsinthe et Nicolai cite lApocalypse (= en grec, secret révélé) : une étoile nommée Absinthe tomba sur les fleuves et sur les sources : le tiers des eaux se changea donc en absinthe et bien des gens moururent de ces eaux devenues amèes. Les promoteurs du nucléaire ont voulu faire un pacte avec le diable et malgré les efforts de leurs communicants pour inventer des noms de rêve, ils se trahissent : à MALville, ils ont tué VITAL Michalon pour pouvoir continuer à produire leur infernal PLUTONium. Pluton étant le dieu à la fois de lenfer et des richesses, cest LEUR dieu, ils ne sen cachent pas ! Les promoteurs du nucléaire militaire, frère siamois du nucléaire civil, ne sont pas en reste : par leurs explosionsatomiques souterraines, les militaires français ont emprissoné pour des siècles la radioactivité dans une île du Pacifique dont le nom polynésien, Moruroa,( et non Muru...) signifie le grand secret. Dante, poète visionnaire, décrit lenfer comme un entonnoir enfoui sous la terre, dans laxe du calvaire de Jérusalem. En dans le prolongement de cet axe, il situe le paradis perdu. Regardons le globe : les antipodes de Jérusalem sont... aux alentours de Moruroa ! paradis terrestre perdu par manque de respect des lois fondamentales de la nature et de lhumanité … Nicolai a mis sa pancarte sur le dos et se sent frère du bûcheron tout couvert de ramée de La Fontaine. Les vers coulent de source, le comédien ploie sous son faix du fagot, dialogue avec la mort, sapproche de son unique spectatrice. La Fontaine me tend la main et, plus légère que la mésange, je saute dans les yeux rieurs de son interprète. Tous les miens me suivent et rejoignent dans une grande farandole ceux qui accompagnent Nicolai : il y a des Russes, des Italiens, des Grecs, des savants, des poètes et de proche en proche, damis en parents, une foule immense se trouve représentée sur cette pointe de trottoir... Un homme traverse la rue avec un grand sourire. Il soccupe du développement des coopératives, une bonne solution économique et politique. Il vient dÉgypte, plus précisément de Nubie, le pays secret des sources du Nil. Il nous parle de son village détruit par le barrage dAssouan, de son peuple déplacé qui, dans les logements électrifiés, a déjà perdu la moitié de ses chants, de ses danses, de sa mémoire plusieurs fois millénaire. Un poète refuse de se résigner, sans cesse censuré, sans cesse emprisonné ... Et, justement, il est enfin entendu : notre nouvel ami est tout heureux de nous annoncer que le gouvernement égyptien vient de promettre aux Nubiens de les réinstaller au bord du lac : ils y déploieront de nouveau les voiles de leurs felouques et les musiciens retrouveront leur inspiration millénaire... Mais la terre de Biélorussie aspergée des radionucléides venus de Tchernobyl, QUAND pourra-t-elle de nouveau nourrir le peuple sans lempoisonner ? Le climat, né des rapports entre terre et soleil, nourrit et forme la culture, celle des jardins comme celle des arts. Et la santé ? cest la résultante générale ! Des peuples entiers sont victimes des déplacements environnementaux, frappés dans leur culture, leur santé, leur survie même : guerres, mines, barrages, montées des eaux, sécheresse, pollutions... et dernière innovation les agrocarburants ! Sur notre trottoir en forme de flèche, nous sommes les représentants de ces peuples qui revendiquent le contrôle de leur vie dans le respect de leur terre. GENÈVE, équinoxe de printemps 2009 Résumé des chapitres I et II : Pour la 100e semaine une vigie se tient devant lOMS, lOrganisation Mondiale pour la Santé qui a son siège à Genève. Par un accord signé en 1959 avec lAIEA, agence pour lénergie atomique, lOMS sengage à ne pas ternir limage de latome. Laccord est toujours en vigueur et explique pourquoi cest lAIEA qui fixe les normes et délivre les chiffres qui lui conviennent... En demandant lindépendance de lOMS, nous sommes les représentants des peuples qui revendiquent le contrôle de leur vie, dans le respect de la terre. III - face à lOMS Et vous, Messieurs et Mesdames, à labri dans vos bureaux, vous représentez qui ? La porte de vos bureaux est bien gardée, ny entrent que les données chiffrées agrées par les gouvernements … et par lAIEA ! Vous répandez des brochures, photos couleurs et papier glacé, pour enseigner, chiffres à lappui, quil ne faut pas laisser les enfants tomber dans le puits ou dans la piscine. Le conseil est incontestablement utile, mais son efficacité sera limitée sil nest pas relié à lenjeu global : retrouver collectivement la maîtrise de nos vies, dans le respect de la nature. Voilà, direz-vous un projet politique et vous nêtes pas payés pour faire cette politique-là. Cest vrai : vous êtes payés pour servir la politique inverse. Une politique qui ne dit pas son nom, qui se contente de donner plus de pouvoir à ceux qui en ont déjà. Claudine raconte que Ceausescu est tombé à cause dune petite vieille qui au milieu de la foule a profité dune pause pour lancer Tu mens, mots repris par la foule. Le dictateur a perdu la face mais face aux organisations internationales ou multinationales, à qui dirons-nous Tu mens ?
(Biard-France) du 23 au 27 mars 2009 Tous ceux qui se succèdent à la Vigie ont un visage, des regards prêts aux échanges, un nom, des raisons de vivre, les ONUSIENS qui passent sans nous voir ont... une marque de voiture. Et vous voyagez pour qui, Messieurs et Mesdames les ONUSIENS ? Á tour de rôle, nous mangeons à la cafétéria dune fondation cuménique. Sont assis à côté de moi un onusien et sa fille lycéenne. Il lui explique quil va prendre lavion pour lArgentine, le Brésil, lUruguay... Emmène-moi, Papa ! Cest archi normal, surtout à son âge, davoir envie de parcourir le vaste monde. Mais une trop grande facilité transforme le voyage en zapping. On revient tout fier des km parcourus alors quon sest contenté de brûler pour cela du kérosène. Pour justifier les dégradations environnementales liées aux voyages rapides, on se donne de limportance ... qui éloigne des rencontres vraies. Et trop souvent pour uniformiser des solutions qui gagneraient à être inventées sur place, en autogestion et en lien avec la variété des contextes. Le voyage à Genève a pour les vigies une autre dimension. Nous sommes porteurs dune cause qui nous dépasse : cest elle qui est importante. Quant à nous, nous mettons en commun nos sources vives, nos mythologies familières. Nous dépensons peu dénergie fossile et polluante, mais nous donnons et recevons beaucoup dénergie vitale ! Sharing is caring partager cest sauvegarder, dit Nicolai à la mésange qui picore notre pain. Que voilà une jolie maxime ! Ce nest pas la règle suivie par nos gouvernants mais il faut changer nos règles. Á la prophétie de Rabelais Science sans conscience nest que ruine de lâme, ajoutons Argent sans conscience nest que ruine du monde Utopie ? Where there is a will, there is a way, vouloir, cest pouvoir : encore un message de la sagesse des peuples énoncé par Nicolai : Faites passer ! Françoise Chanial, amie de la Terre-Poitou
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