La vigie de la 214ème
semaine devant l’OMS
La vigie au mois de janvier 2009 a été assurée par ...
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Jean Marie Frontini - du 29 décembre 2008 au 2 janvier 2009 Carole Bouvier, Hannelore Schmid et Michel Mégard - le 5 janvier 2009 Carole Bouvier, Jean Marie Dyon et André Larivière - du 6 au 8 janvier 2009 Claude Proust et Jean Marie Dyon - le 9 janvier 2009 Ingrid Mair, Jean François Hamon et François Rittmeyer - du 12 au 13 janvier 2009 Anne Marie Jeanneret, Pierre Douart et Yann Forget - du 14 au 16 janvier 2009 Khaled Deghane et François Gillard - du 19 au 23 janvier 2009 Sophie Morel, Albert Monti et Guy Chatelan - du 26 au 30 janvier 2009 |
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Jean Marie Frontini (Chazé sur Argos-France) du 29 décembre 2008 au 2 janvier 2009 |
 Hannelore Schmid (Genève-Suisse) |
le 5 janvier 2009 Carole Bouvier (Genève-Suisse) |
 Michel Mégard (Genève-Suisse) |  |
Carole Bouvier (Genève-Suisse) |
du 6 au 8 janvier 2009 |  Jean Marie Dyon (Herbeys-France) et André Larivière (Champagnac le Vieux-France) |
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Claude Proust (Grenoble-France) et Jean Marie Dyon (Herbeys-France) le 9 janvier 2009 |
 Ingrid Mair (Vienne-Autriche) |
du 12 au 13 janvier 2009 François Rittmeyer (Vevey-Suisse) |
 Jean François Hamon (Bégaar-France) |  |
 Ingrid Mair (Vienne-Autriche) |
du 14 au 16 janvier 2009 Yann Forget (Annemasse-France) |
 Pierre Douart (Meythet-France) |  |
du 19 au 23 janvier 2009
UN DEUIL IMPOSSIBLE 91ème Semaine, du 19 au 23 janvier 2009 :
Lundi matin. La météo a tenu parole : il pleut ! Les gens ont l’air furieux. Concerts de klaxon, coups de freins, on évite plusieurs fois l’accident. N’ayant pas le code du cadenas pour libérer le chariot, je prends la faction comme aux premiers jours de la vigie, avec un message minimal et basique : “The crime of Chernobyl WHO accomplice” ; “Revise the agreement WHA 12-40 between IAEA/WHO” … et la photo de Nesterenko. Ce sont les habitués du lieu qui sont surpris. Nous échangeons les salutations d’usage, mais cette semaine se limitera à une demi-douzaine de contacts. La vigie fait maintenant partie du paysage et la plupart des gens savent à quoi s’en tenir sur notre raison d’être ici. Notre présence dérange. Certains visages connus, avec qui s’était établie il y a maintenant plusieurs mois une relation de bon voisinage ou de complicité, évitent aujourd’hui de croiser mon regard. Alison vient pour la pause de midi et m’aide à installer le reste de l’affichage. Le ciel se dégage mardi, mercredi et jeudi. Il gèle, ce qui assainit l’atmosphère. Comme convenu, Simone Dalex, Khaled Dehgane et Jean-Yves Peillard me remplacent mardi après-midi. Hannelore Schmid, Guy Demenge et Éric Peytremann viendront passer quelques moments les jours suivants… Le monde comme il va, schizoïde…
Les heures passent dans l’incommunication des êtres à la dérive entre deux pôles : l’OMS et Independentwho. Beaucoup semblent mal à l’aise. Avec peut-être un sentiment vaguement coupable, de collaborer bon gré mal gré à un système corrompu. Nous sommes leur mauvaise conscience. Chacun reste comme claquemuré dans son silence obstiné. Difficulté d’être, de compromis en compromission, assis entre deux chaises. Dans la double contrainte de devoir assurer sa survie, au prix de sa santé ou de celle de l’autre. La rançon du Progrès… Dilemme de ce jeune chômeur rencontré lors d’un festival rhônalpin, conscient des dangers de la radioactivité, devant la seule offre d’emploi trouvée dans une centrale nucléaire : ira, ira-pas ? Un pacte avec le Diable ! Eux et nous – l’OMS et Independentwho – chacun revendiquant la vérité sur l’impact sanitaire de Tchernobyl, et du nucléaire en général. Une vérité scientifique prise en otage, réduite au silence ou à l’impuissance par le pouvoir des nucléocrates, comme l’ont été Bandajevsky, Nesterenko, et tant d’autres. La mort dans l’âme. Une réalité sacrifiée, avec ses liquidateurs liquidés et les populations abandonnées, en proie à la malemort. Un deuil impossible, tant le nombre varie, du simple au décuple. Que vaut alors notre action ? Par notre présence indéfectible, au jour le jour, nous revendiquons d’abord une digne sépulture pour ces héros et victimes innombrables, afin qu’ils ne tombent pas dans l’oubli d’une inconscience collective. Antigone des temps modernes donc, par devoir de mémoire et pour l’éveil des consciences chez les générations futures … pour que “Plus jamais ça !”, comme on a pu le dire pour les camps de la mort ? Nous avons charge d’âmes. Temps de latence : lentement l’information fait son chemin, jusqu’à atteindre une masse critique. Mais combien de victimes, encore, pour ce Moloch nécro-technologique, avant que ne soit révisé l’Accord contre nature ? C’est la guerre des nerfs, à qui lâchera le premier…
Et puis, c’est l’heureux évènement de la semaine ! Mercredi, vers cinq heures trente, une femme travaillant à l’Ambassade d’Irlande vient me demander comment joindre l’organisation : il nous est proposé d’organiser une conférence de presse à laquelle inviter les ambassades. Elle-même soutient notre action. Nous échangeons un moment sur la pollution radioactive et la pêche interdite en Mer d’Irlande, l’affaire Karen Silkwood, les études de Chris Busby, etc. Elle prendra contact avec Alison et me quitte avec des encouragements enthousiastes : Keep it up ! Tenez bon ! Voilà qui motive et qui fait chaud au cœur…
Vendredi, fin de l’accalmie météo. Les Anges, les Saints et Lucifer nous pissent dessus : ils s’y mettent à plusieurs et c’est copieux. Les passants se recroquevillent sur eux-mêmes, les automobilistes sont scotchés à leur pare-brise. Cette pluie a du bon, qui rabat au sol gaz d’échappement et nanoparticules : l’air devient plus respirable.
La lucha sigue ! La lutte continue… François Gillard
 Guy Chatelan (Gex-France) et Sophie Morel (Caen-France) |
du 26 au 30 janvier 2009 Sophie Morel (Caen-France) |
 Albert Monti (Amiens-France) et Sophie Morel (Caen-France) |  |
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