Pour l’indèpendance de l’OMS
Accueil >  Français >  Nos Actions >  Réunion entre l’OMS et IndependentWHO du 04 mai 2011

Qu’est-ce que la vigie ?
La vigie de la 214ème
semaine devant l’OMS



vignette_vigie




Mme Chan lors de la rencontre avec IndependentWHO, le 4 mai 2011 Paul Roullaud, Maryvonne David-Jougneau, Bruno Boussagol, Alison Katz, Rémy Pagani, Wladimr Tchertkoff devant l Après 4 années de vigies, et une rencontre le 2 juillet 2009, l’OMS a reçu une délégation d’IndependentWHO (voir photo à droite) le 4 mai 2011.

Cette délégation d’IndependentWHO était composée de Paul Roullaud, Maryvonne David-Jougneau, Bruno Boussagol, Alison Katz, Wladimir Tchertkoff.

Monsieur Rémy Pagani était mandaté par le conseil administratif de la ville de Genève pour assister à cette réunion.

Mme Chan, la directrice de l’OMS y était en compagnie du Dr Anarfi Asamoa-Baah -Deputy Director-General-, Dr Keiji Fukuda -Assistant Director-General, Health Security and Environment-, Mr Gian Luca Burci -Legal Counsel-, Dr Maria Neira -Director, Protection of the Human Environment-, Dr Christy Feig -Director, Communications-



Au cours de cette réunion, le collectif IndependentWHO a redit à la direction de l’OMS qu’elle doit, en urgence, mettre en oeuvre les 6 points suivants : Le Collectif IndependentWHO considère qu’en matière de radioprotection, l’OMS doit, en urgence, mettre en oeuvre les 6 points suivants :

1. Prendre des mesures immédiates, en collaboration avec les partenaires compétents comprenant l’Office pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), pour s’assurer que les soins médicaux, les traitements et une radioprotection appropriés seront fournis aux populations vivant dans les régions contaminées.

2. Coordonner en priorité avec les partenaires compétents, l’importation de nourriture propre pour satisfaire tous les besoins nutritionnels des populations vivant dans les régions contaminées et l’exécution d’interventions (telles que l’administration quotidienne de pectine de pomme) connues pour faciliter l’élimination des radionucléides et qui réduisent de manière significative les doses radioactives délivrées aux cellules et aux organes sensibles.

3. Instaurer une Commission sur les rayonnements ionisants et la santé, composée d’experts indépendants pour examiner et étudier scientifiquement les conséquences sanitaires de l’accident de Tchernobyl, en intégrant toutes les études réalisées par les chercheurs indépendants, qui n’ont aucune relation, financière ou autre, avec l’industrie nucléaire ni avec des associations de l’industrie nucléaire, et de rendre compte de leurs résultats à l’Assemblée Mondiale de la Santé, en mai 2014.

4. Au sein de la commission, créer des groupes de travail pour examiner et faire des rapports sur les preuves disponibles, les lacunes dans la recherche sur des différents de la radiation et santé, et comme priorité, un groupe de travail sur les conséquences aspectssanitaires des doses faibles, internes, chroniques, et un groupe de travail sur les effets sur le génome humain, des sources externes et internes.

5. Publier et rendre disponible dans leur intégralité, les actes des conférences de Genève en 1995 et de Kiev en 2001 sur les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl.

6. Réviser l’accord signé entre l’OMS et l’AIEA le 28 mai 1959 (Rés. WHA 12.40) en proposant les amendements qui assureront que l’OMS pourra accomplir, dans le domaine des rayonnements ionisants et de la santé, son mandat selon les articles 2a, 2n et 2q de sa Constitution :
      - agir dans le domaine de la santé, en tant qu’autorité directrice et coordinatrice des travaux ayant un caractère international.
      - stimuler et guider la recherche dans le domaine de la santé.
      - fournir toutes informations, donner tous conseils et assistance dans le domaine de la santé.


Voici le communiqué de presse que l’OMS diffusait dès le 4 mai au soir.
(le lire , , ou le télécharger en , , )
  Le Directeur général de l’OMS rencontre les défenseurs de personnes affectées par les radiations
Note d’information pour les médias
4 mai 2011 - Le Directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan, a rencontré aujourd’hui les représentants du groupe “Pour l’indépendance de l’OMS” afin d’entendre leurs préoccupations et de discuter des intér�ts communs au sujet des radiations et de la santé.

“Pour l’indépendance de l’OMS” est une association de la société civile pour la défense de personnes affectées par les radiations apr�s l’accident nucléaire de Tchernobyl.

Le Dr Chan a insisté sur la mission de l’OMS, qui est de protéger la santé des populations, et sur le travail indépendant de l’Organisation pour jouer son rôle, tout en coopérant avec les autres organisations du système des Nations Unies, ainsi qu’avec d’autres partenaires.

Elle a souligné que l’OMS prend très au sérieux sa mission de protection et de plaidoyer pour la santé des populations dans le monde entier et qu’elle ne transige pas sur l’intégrité de ses fonctions.

En réponse aux préoccupations exprimées, le Dr Chan a expliqué les points suivants.
  L’OMS élabore des normes et des lignes directrices et, bien que l’Organisation puisse plaider auprès de ses états Membres leur application, elle ne peut pas agir à la place des autorités nationales, mettre en œuvre des normes dans un pays ou forcer un gouvernement à le faire.

Les responsabilités de l’OMS dans les situations de ce type sont en premier lieu fixées par le Règlement sanitaire international.

Autrement, l’OMS coopére avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur les questions d’intérêt commun, dans un esprit de respect mutuel et d’indépendance, à la lumière de leurs missions respectives.

L’OMS travaille en étroite collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour empêcher l’entrée, dans les pays, de denrées alimentaires contaminées par des radiations et elle continuera d’assurer ce rôle.

Sur le principe, l’OMS reconnaît que les recherches doivent se poursuivre sur les effets sanitaires des radiations et qu’elles ne devraient pas être influencées par l’industrie.

L’OMS établira pourquoi les comptes-rendus d’une réunion de 2001 sur les radiations et la santé n’ont pas été publiés.
  Le Directeur général a expliqué que la base juridique de la coopération de l’OMS avec l’AIEA se trouve dans l’accord de 1959 entre les deux institutions, les deux conventions internationales adoptées en 1986 après l’accident de Tchernobyl et le Règlement sanitaire international (2005). L’application de ces textes permet d’établir un équilibre entre la coopération et la coordination, sans interférer avec l’exercice indépendant de la mission de santé publique de l’OMS.

Six représentants du groupe “Pour l’indépendance de l’OMS” ont rencontré le Directeur général pendant plus de deux heures. Le Dr Chan les a félicité pour leur engagement et leur persistance. Elle a promis de garder ouvert le dialogue sur les questions de la compétence de l’OMS.


Mme Chan et M Rémy Pagani lors de la rencontre OMS/IndependentWHO, le 4 mai 2011
Mme Chan, directrice de l’OMS -à gauche- et M Rémy Pagani -à droite- membre du conseil municipal de Genève lors de la rencontre OMS/IndependentWHO du 4 mai 2011
Rencontre OMS/IndependentWHO, le 4 mai 2011
Rencontre OMS/IndependentWHO
du 4 mai 2011
Mme Chan serrant la main de Paul Roullaud -en arrière plan, Wladimir Tchertkoff- lors de la rencontre OMS/IndependentWHO du 4 mai 2011
Mme Chan serrant la main de Paul Roullaud -en arrière plan, Wladimir Tchertkoff- lors de la rencontre OMS/IndependentWHO du 4 mai 2011


Nous retranscrivons ici dans son intégralité, la réponse qu’IndependentWHO a envoyé à Mme Chan

       Nous vous remercions de nous avoir invités et reçus avec beaucoup de courtoisie et en particulier de nous avoir considérés pour ce que nous sommes : des citoyens “ défenseurs des populations victimes de la contamination radioactive ”.

     Vous nous avez expliqué quelle était la position institutionnelle de l’Organisation Mondiale de la Santé que vous dirigez, avec son champ d’action et ses limites, définis à la fois par l’Accord avec l’AIEA et d’autres agences internationales mais aussi par deux Conventions de 1986 et par le Règlement Sanitaire International établi en 2005.

     Dans ce cadre, nous ne doutons pas de votre bonne foi lorsque vous affirmez que notre combat - le vôtre et le nôtre - serait commun dans la mesure où vous vous faites un devoir de protéger les populations victimes de la radioactivité et de vous y exercer “en toute indépendance”.

     Néanmoins, à la sortie de cet entretien, nous avons décidé de continuer notre vigie devant l’OMS. Pourquoi ?

     - En premier lieu, nous n’avons pas entendu de votre part des réponses concrètes permettant d’améliorer, à court ou moyen terme, le sort des populations fortement touchées par la contamination radioactive, celle de Tchernobyl en particulier.

     - Dans votre communiqué à la presse, en date du 4 mai dernier, vous assurez que “l’OMS est d’accord sur le principe que la recherche concernant les effets des radiations sur la santé doit se poursuivre et qu’elle ne devrait pas être influencée par l’industrie ”. Mais, c’est justement ce que nous dénonçons,quand nous demandons la révision de votre Accord avec l’AIEA du 28 mai 1959 (WHA 12-40) : l’AIEA, dans son mandat, fait la promotion de l’atome civil et en cela elle est liée à l’industrie du nucléaire, ce qui l’empêche de reconnaître objectivement à la fois les risques non maîtrisés de l’atome et les dangers pour la santé des radionucléides incorporés à faibles doses.

     - Au cours de notre entretien du 4 mai, vous avez reconnu que “ Tchernobyl a causé plus d’une cinquantaine de morts ”. Vous allez ainsi à l’encontre du bilan - cosigné par l’OMS et l’AIEA (5/09/2005) - qui en déclare “moins d’une cinquantaine et 4.000 décès potentiels à terme”. Par ailleurs, le communiqué commun de l’OMS et de l’AIEA sur Tchernobyl, en date du 24 avril 2009, affirme que les territoires affectés par l’accident ne sont plus dangereux pour les populations, qu’il faut seulement “ rassurer” ces dernières par“des conseils pratiques ” et les convaincre “ d’un retour à la vie normale ”. Les scientifiques et médecins qui, sur le terrain, sont confrontés aux problèmes réels de santé des enfants ou à ceux des liquidateurs ont une tout autre vision de la réalité. Les informations qu’ils nous livrent restent alarmantes.

     Pourquoi ne peut-on attendre de la Directrice-Générale de l’OMS qu’elle se démarque de l’AIEA par un démenti net de l’estimation des décès causés par Tchernobyl ainsi que de ses analyses qui nient la réalité?

     C’est que - nous l’avons compris, au cours de cet entretien - vous n’avez pas les moyens de votre indépendance. Loin d’être à même de constituer -comme nous vous le demandions- une équipe spécialisée en rayonnements ionisants et Santé, inexistante actuellement, vous nous avez parlé du “déficit budgétaire de l’OMS ” qui s’apprête à licencier du personnel

     Aussi, à la veille de l’Assemblée Mondiale de la Santé du 16 mai 2011, nous réitérons notre demande de révision de l’accord OMS-AIEA de 1959 qui vous rend dépendante des “experts” de l’AIEA et de l’industrie nucléaire. Nous vous demandons d’agir auprès de la Communauté Internationale pour qu’elle vous accorde les moyens juridiques et financiers de votre indépendance afin de prendre réellement en charge les problèmes de la santé, liés à la contamination radioactive, conformément à votre Constitution.

     Par ailleurs, nous vous avons remis, avec la dédicace de leurs auteurs, le livre de A.Yablokov, V.et A.Nesterenko sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl dont la traduction anglaise et la publication sont assurées par l’Académie des Sciences de New York(1). Ce livre constitue une somme des recherches indépendantes qui propose un bilan de Tchernobyl - 985.000 décès - sans commune mesure avec celui que vous avez cosigné en 2005.

     Lors de notre première réunion avec 5 responsables de l’OMS, le 2 juillet 2009, il avait été question d’organiser un FORUM où pourraient être confrontées les données et analyses contradictoires sur les conséquences sanitaires de l’accident de Tchernobyl. Vous-même, lors de notre entretien du 4 mai, vous nous avez affirmé prendre en compte “toutes les sources, officielles et officieuses” pour votre information. Enfin, vous nous avez parlé du besoin de transparence dans la société et ce “même à l’OMS! ”

     La convocation d’un tel Forum satisferait ce besoin qui devient de plus en plus urgent après FUKUSHIMA et témoignerait publiquement de la volonté d’indépendance de l’OMS. Elle permettrait de rendre publique la situation réelle dans les territoires contaminés et de déterminer quelles réponses, en termes de recherche et de soin, devraient y être apportées.

     (1) - Chernobyl : Consequences of the Catastrophe for People and the Environment, Annals of New York, Academy of Sciences, VOL 1181, 2009.


Masque des victimes de la contamination radioactive      Plan du site      Masque des victimes de la contamination radioactive      Écrire au webmaster      Masque des victimes de la contamination radioactive