 La vigie de la 214ème semaine devant lOMS
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Après 4 années de vigies, et une rencontre le 2 juillet 2009, lOMS a reçu une délégation dIndependentWHO (voir photo à droite) le 4 mai 2011.
Cette délégation dIndependentWHO était composée de Paul Roullaud, Maryvonne David-Jougneau, Bruno Boussagol, Alison Katz, Wladimir Tchertkoff.
Monsieur Rémy Pagani était mandaté par le conseil administratif de la ville de Genève pour assister à cette réunion.
Mme Chan, la directrice de lOMS y était en compagnie du Dr Anarfi Asamoa-Baah -Deputy Director-General-, Dr Keiji Fukuda -Assistant Director-General, Health Security and Environment-, Mr Gian Luca Burci -Legal Counsel-, Dr Maria Neira -Director, Protection of the Human Environment-, Dr Christy Feig -Director, Communications-
Au cours de cette réunion, le collectif IndependentWHO a redit à la direction de lOMS quelle doit, en urgence, mettre en oeuvre les 6 points suivants :
Le Collectif IndependentWHO considère quen matière de radioprotection, lOMS doit, en urgence, mettre en oeuvre les 6 points suivants :
1. Prendre des mesures immédiates, en collaboration avec les partenaires compétents comprenant lOffice pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), pour sassurer que les soins médicaux, les traitements et une radioprotection appropriés seront fournis aux populations vivant dans les régions contaminées.
2. Coordonner en priorité avec les partenaires compétents, limportation de nourriture propre pour satisfaire tous les besoins nutritionnels des populations vivant dans les régions contaminées et lexécution dinterventions (telles que ladministration quotidienne de pectine de pomme) connues pour faciliter lélimination des radionucléides et qui réduisent de manière significative les doses radioactives délivrées aux cellules et aux organes sensibles.
3. Instaurer une Commission sur les rayonnements ionisants et la santé, composée dexperts indépendants pour examiner et étudier scientifiquement les conséquences sanitaires de laccident de Tchernobyl, en intégrant toutes les études réalisées par les chercheurs indépendants, qui nont aucune relation, financière ou autre, avec lindustrie nucléaire ni avec des associations de lindustrie nucléaire, et de rendre compte de leurs résultats à lAssemblée Mondiale de la Santé, en mai 2014.
4. Au sein de la commission, créer des groupes de travail pour examiner et faire des rapports sur les preuves disponibles, les lacunes dans la recherche sur des différents de la radiation et santé, et comme priorité, un groupe de travail sur les conséquences aspectssanitaires des doses faibles, internes, chroniques, et un groupe de travail sur les effets sur le génome humain, des sources externes et internes.
5. Publier et rendre disponible dans leur intégralité, les actes des conférences de Genève en 1995 et de Kiev en 2001 sur les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl.
6. Réviser laccord signé entre lOMS et lAIEA le 28 mai 1959 (Rés. WHA 12.40) en proposant les amendements qui assureront que lOMS pourra accomplir, dans le domaine des rayonnements ionisants et de la santé, son mandat selon les articles 2a, 2n et 2q de sa Constitution :
- agir dans le domaine de la santé, en tant quautorité directrice et coordinatrice des travaux ayant un caractère international.
- stimuler et guider la recherche dans le domaine de la santé.
- fournir toutes informations, donner tous conseils et assistance dans le domaine de la santé.
Voici le communiqué de presse que lOMS diffusait dès le 4 mai au soir.
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Le Directeur général de lOMS rencontre les défenseurs de personnes affectées par les radiations
Note dinformation pour les médias 4 mai 2011 - Le Directeur général de lOMS, le Dr Margaret Chan, a rencontré aujourdhui les représentants du groupe Pour lindépendance de lOMS afin dentendre leurs préoccupations et de discuter des intér�ts communs au sujet des radiations et de la santé.
Pour lindépendance de lOMS est une association de la société civile pour la défense de personnes affectées par les radiations apr�s laccident nucléaire de Tchernobyl.
Le Dr Chan a insisté sur la mission de lOMS, qui est de protéger la santé des populations, et sur le travail indépendant de lOrganisation pour jouer son rôle, tout en coopérant avec les autres organisations du système des Nations Unies, ainsi quavec dautres partenaires.
Elle a souligné que lOMS prend très au sérieux sa mission de protection et de plaidoyer pour la santé des populations dans le monde entier et quelle ne transige pas sur lintégrité de ses fonctions.
En réponse aux préoccupations exprimées, le Dr Chan a expliqué les points suivants. |
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LOMS élabore des normes et des lignes directrices et, bien que lOrganisation puisse plaider auprès de ses états Membres leur application, elle ne peut pas agir à la place des autorités nationales, mettre en uvre des normes dans un pays ou forcer un gouvernement à le faire.
Les responsabilités de lOMS dans les situations de ce type sont en premier lieu fixées par le Règlement sanitaire international.
Autrement, lOMS coopére avec lAgence internationale de lénergie atomique (AIEA) sur les questions dintérêt commun, dans un esprit de respect mutuel et dindépendance, à la lumière de leurs missions respectives.
LOMS travaille en étroite collaboration avec lOrganisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO) pour empêcher lentrée, dans les pays, de denrées alimentaires contaminées par des radiations et elle continuera dassurer ce rôle.
Sur le principe, lOMS reconnaît que les recherches doivent se poursuivre sur les effets sanitaires des radiations et quelles ne devraient pas être influencées par lindustrie.
LOMS établira pourquoi les comptes-rendus dune réunion de 2001 sur les radiations et la santé nont pas été publiés. |
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Le Directeur général a expliqué que la base juridique de la coopération de lOMS avec lAIEA se trouve dans laccord de 1959 entre les deux institutions, les deux conventions internationales adoptées en 1986 après laccident de Tchernobyl et le Règlement sanitaire international (2005). Lapplication de ces textes permet détablir un équilibre entre la coopération et la coordination, sans interférer avec lexercice indépendant de la mission de santé publique de lOMS.
Six représentants du groupe Pour lindépendance de lOMS ont rencontré le Directeur général pendant plus de deux heures. Le Dr Chan les a félicité pour leur engagement et leur persistance. Elle a promis de garder ouvert le dialogue sur les questions de la compétence de lOMS. |
 Mme Chan, directrice de lOMS -à gauche- et M Rémy Pagani -à droite- membre du conseil municipal de Genève lors de la rencontre OMS/IndependentWHO du 4 mai 2011 |
 Rencontre OMS/IndependentWHO du 4 mai 2011 |
 Mme Chan serrant la main de Paul Roullaud -en arrière plan, Wladimir Tchertkoff- lors de la rencontre OMS/IndependentWHO du 4 mai 2011 |
Nous retranscrivons ici dans son intégralité, la réponse quIndependentWHO a envoyé à Mme Chan
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Nous vous remercions de nous avoir invités et reçus avec beaucoup de courtoisie et en particulier de nous avoir considérés pour ce que nous sommes : des citoyens défenseurs des populations victimes de la contamination radioactive .
Vous nous avez expliqué quelle était la position institutionnelle de lOrganisation Mondiale de la Santé que vous dirigez, avec son champ daction et ses limites, définis à la fois par lAccord avec lAIEA et dautres agences internationales mais aussi par deux Conventions de 1986 et par le Règlement Sanitaire International établi en 2005.
Dans ce cadre, nous ne doutons pas de votre bonne foi lorsque vous affirmez que notre combat - le vôtre et le nôtre - serait commun dans la mesure où vous vous faites un devoir de protéger les populations victimes de la radioactivité et de vous y exercer en toute indépendance.
Néanmoins, à la sortie de cet entretien, nous avons décidé de continuer notre vigie devant lOMS. Pourquoi ?
- En premier lieu, nous navons pas entendu de votre part des réponses concrètes permettant daméliorer, à court ou moyen terme, le sort des populations fortement touchées par la contamination radioactive, celle de Tchernobyl en particulier.
- Dans votre communiqué à la presse, en date du 4 mai dernier, vous assurez que lOMS est daccord sur le principe que la recherche concernant les effets des radiations sur la santé doit se poursuivre et quelle ne devrait pas être influencée par lindustrie . Mais, cest justement ce que nous dénonçons,quand nous demandons la révision de votre Accord avec lAIEA du 28 mai 1959 (WHA 12-40) : lAIEA, dans son mandat, fait la promotion de latome civil et en cela elle est liée à lindustrie du nucléaire, ce qui lempêche de reconnaître objectivement à la fois les risques non maîtrisés de latome et les dangers pour la santé des radionucléides incorporés à faibles doses.
- Au cours de notre entretien du 4 mai, vous avez reconnu que Tchernobyl a causé plus dune cinquantaine de morts . Vous allez ainsi à lencontre du bilan - cosigné par lOMS et lAIEA (5/09/2005) - qui en déclare moins dune cinquantaine et 4.000 décès potentiels à terme. Par ailleurs, le communiqué commun de lOMS et de lAIEA sur Tchernobyl, en date du 24 avril 2009, affirme que les territoires affectés par laccident ne sont plus dangereux pour les populations, quil faut seulement rassurer ces dernières pardes conseils pratiques et les convaincre dun retour à la vie normale . Les scientifiques et médecins qui, sur le terrain, sont confrontés aux problèmes réels de santé des enfants ou à ceux des liquidateurs ont une tout autre vision de la réalité.
Les informations quils nous livrent restent alarmantes.
Pourquoi ne peut-on attendre de la Directrice-Générale de lOMS quelle se démarque de lAIEA par un démenti net de lestimation des décès causés par Tchernobyl ainsi que de ses analyses qui nient la réalité?
Cest que - nous lavons compris, au cours de cet entretien - vous navez pas les moyens de votre indépendance. Loin dêtre à même de constituer -comme nous vous le demandions- une équipe spécialisée en rayonnements ionisants et Santé, inexistante actuellement, vous nous avez parlé du déficit budgétaire de lOMS qui sapprête à licencier du personnel
Aussi, à la veille de lAssemblée Mondiale de la Santé du 16 mai 2011, nous réitérons notre demande de révision de laccord OMS-AIEA de 1959 qui vous rend dépendante des experts de lAIEA et de lindustrie nucléaire. Nous vous demandons dagir auprès de la Communauté Internationale pour quelle vous accorde les moyens juridiques et financiers de votre indépendance afin de prendre réellement en charge les problèmes de la santé, liés à la contamination radioactive, conformément à votre Constitution.
Par ailleurs, nous vous avons remis, avec la dédicace de leurs auteurs, le livre de A.Yablokov, V.et A.Nesterenko sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl dont la traduction anglaise et la publication sont assurées par lAcadémie des Sciences de New York(1). Ce livre constitue une somme des recherches indépendantes qui propose un bilan de Tchernobyl - 985.000 décès - sans commune mesure avec celui que vous avez cosigné en 2005.
Lors de notre première réunion avec 5 responsables de lOMS, le 2 juillet 2009, il avait été question dorganiser un FORUM où pourraient être confrontées les données et analyses contradictoires sur les conséquences sanitaires de laccident de Tchernobyl. Vous-même, lors de notre entretien du 4 mai, vous nous avez affirmé prendre en compte toutes les sources, officielles et officieuses pour votre information. Enfin, vous nous avez parlé du besoin de transparence dans la société et ce même à lOMS!
La convocation dun tel Forum satisferait ce besoin qui devient de plus en plus urgent après FUKUSHIMA et témoignerait publiquement de la volonté dindépendance de lOMS. Elle permettrait de rendre publique la situation réelle dans les territoires contaminés et de déterminer quelles réponses, en termes de recherche et de soin, devraient y être apportées.
(1) - Chernobyl : Consequences of the Catastrophe for People and the Environment, Annals of New York, Academy of Sciences, VOL 1181, 2009.
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