 La vigie de la 214ème semaine devant lOMS
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Gadget est le nom de la première bombe atomique qui a explosé le 16 juillet 1945 à Alamogordo (USA), luvre de Robert Oppenheimer et Enrico Fermi. La seconde Little Boy explosa le 6 août 1945 sur Hiroshima et la troisième le 9 août 1945 sur Nagasaki.
À ce jour, on peut estimer quil y a eu 2 059 tirs nucléaires dont 531 tirs atmosphériques.
Les points ci-après développés ne se veulent pas une anthologie exhaustive, mais des élèments clés montrant que dès ces premiers jours,
le nucléaire a été source de contamination de région entière avec même ses épisodes daliénation de lhomme par lhomme. Au mépris de lintégrité physique et mentale de lhumain et du vivant, cette industrie a proliféré (9 puisances nucléaires en 2010), ouvrant la voie au nucléaire civil et cela malgré les différents traités qui portent en eux les voies de contournement de leur principes.
Maintenant, je suis devenu un compagnon de la mort, un destructeur du monde Robert Oppenheimer (père du premier tir nucléaire mondial)
Kathleen Lonsdale au sujet de la guerre nucléaire il ny a pas de vainqueurs, mais uniquement des vaincus
La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou lutilisation intelligente des conquêtes de lhomme Albert Camus, le 8 août 1945.










































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Le nucléaire militaire en chiffre
| | 1° tir nucléaire | Dernier tir nucléaire | Tirs atmosphériques | Tirs souterrains | Nbr total |
| États-Unis | 16 juillet 1945 | 23 septembre 1992 | 215 | 815 | 1 030 |
| URSS | 29 août 1949 | 24 octobre 1990 | 221 | 494 | 715 |
| Royaume Uni | 3 Octobre 1952 | 26 novembre 1991 | 21 | 24 | 45 |
| France | 13 février 1960 | 27 janvier 1996 | 50 | 160 | 210 |
| Chine | 16 octobre 1964 | 29 juillet 1996 | 23 | 22 | 45 |
| Inde | 18 mai 1974 | 13 mai 1998 | 0 | 6 | 6 |
| Israël et Afrique du Sud | 22 septembre 1979 | 1 | 0 | 1 |
| Pakistan | 28 mai 1998 | 30 mai 1998 | 0 | 6 | 6 |
| Corée du Nord | 9 octobre 2006 | 0 | 1 | 1 |
| TOTAL | 531 | 1 528 | 2 059 |
| Historique des stocks mondiaux |
| de 1945 à 1948 | quelques dizaines de bombes |
| 1948 | la centaine est dépassée |
| 1952 | le millier est dépassé |
| 1964 | 36 592 bombes |
| début 1990 | 59 239 bombes |
| début 2000 | 32 632 bombes |
| 2009 | 26 000 bombes |
Mais le nucléaire militaire ne se borne pas à la bombe puisque 761 réacteursnucléaires ont équipés 500 bâtiments de guerre dont certains ont subi des incendies, des fuites, des pannes voir des collisions comme entre le sous-marin français Le Tromphant et le britanique HMS Vanguard, le 3 février 2009. Et 7 sous-marins reposent par le fond avec leurs ogives !!!!
Outre ces pertes, les militaires se sont débarassés de nombreux déchets radioactifs en les immergeant. Aujourdhui, on ne connaît pas létat de ces fûts soumis à la corosion de leau salée. Ce sont donc autant de sources de pollution des eaux marines et des ressources alimentaires!!!
Plus dinformations sur les rejets de déchets militaires.
À ce jour, 9 états sont des puissances nucléaires militaires, le 10ième potentiel étant lIran.
Il y aurait, le décompte exact étant très difficile à réaliser, 1 670 tonnes de matières fissiles dans le monde dont 6,4 tonnes détenues par la France mais aussi 500 tonnes de plutonium (USA=92 tonnes, Russie=145 tonnes, France=6,44 tonnes) dont environ la moitié de qualité militaire.

Les tirs atmosphériques et souterrains
Tous les tirs réalisés furent soit atmosphériques soit souterrains.
Atmosphérique : Suspendue à des tours, des ballons ou des avions, ces bombes ont explosées en altitude répandant leurs éléments radioactifs au gré des vent, contaminant la zone de tir mais aussi à des centaines de kilomètres autour. Le 15 janvier 1965, lURSS procède à des tirs dans le Kazakhstan dont des retombées radioactives furent découvertes en Europe, principalement Allemagne et Norvège.
Souterrain : Ils se déroulent dans des galeries artificelles creusés dans le sol, la galerie principale accueillant la bombe. Cette galerie est bouchée avant lexplosion, devant ainsi garantir lemprisonnement des éléments radioactifs. Or beaucoup de galeries se sont éventrées, comme à In Ecker (tir Beryl du 1 mai 1962 dans le Sahara algérien) laissant échapper un nuage toxique. Même lors dun fonctionnement normal, les radionucléides finissent par se répendre voire remonter à la surface (cest ainsi que fut confirmé lexplosion nucléaire nord-coréenne du 9 octobre 2006) ou se répandre soit par les microfissures des terrains (cas des tirs Plate, Eel, Des Moines en 1962 et Baneberry en 1970 dans le Névada) soit par les mouvements des eaux dinfiltration.
Dans le futur, des mouvements de terrains peuvent fissurer ces cavités remplies de matières radioactives et provoquer une contamination de la surface des sols ou de lair.
Les expériences complémentaires ou tirs à froid : Les expériences complémentaires consistaient à faire réagir les explosifs chimiques sur une réplique de la bombe, officiellement constituée avec des matières neutres (uranium appauvri ...); mais la plupart du temps on y adjoignait des matières nucléaires dont du plutonium. Lors de ces tirs [ceux qui ont y eu lieu sur le site dIn Ecker en Algérie par les Français. NDLA], la réaction en chaine enclenchant lexplosion nucléaire na pas lieu (ou elle se produit sur une très courte durée). Par contre, elle éjecte des débris et poussières de matières nucléaires (uranium et plutonium) qui contaminent la zone dessai et qui, en cas dinhalation ou dingestion, peuvent provoquer de graves dangers pour la santé. - Bruno Barillot-

Les sites de tirs nucléaires
 Jean-Marie Collin, La bombe, lunivers opaque du nucléaire, page 13
Royaume Uni : Maralinga (site de tirs anglais en Australie) : 3 000 KM² pollués. Cambera a obligé Londres à faire des travaux de dépollution, éxécutés entre mai et août 1967 : La terre est retournée, labourée et des dèchets sont enfouis dans 22 puits recouverts de 50cm de béton. Dans les années 80, de nouvelles analyses des territoires obliqgent à une nouvelle campagne de dépollution en 1993 : le sol est raclé sur 2,15km², 350 000m3 enfouis sous 5m de profondeur.La pollution radioactive nest en fait que dispersée !!!!! ou camouflée !!!!!. À la fin des années 50, les Britaniques ont effectué en Australie des expériences complémentaires ou tirs à froid avec de petites quantités de plutonium.
Ces zones sont encore contaminées aujourdhui malgré des opérations de décontamination effectuées jusque dans les années 2000.
URSS : À partir daoût 1949, et pendant plus de 40 ans, les steppes kazakhes se sont transformées en polygones dessais nucléaires, en centres de traitement de luranium et en sites denfouissement des déchets nucléaires. Limpact total des explosions nucléaires ayant eu lieu au Kazakhstan a été 45 000 fois supérieur à celui de la bombe atomique dHiroshima. Comme le montre la recherche scientifique, près de 2,6 millions de personnes ont subi, dans ce pays, des mutations génétiques consécutives à une exposition prolongée aux rayonnements ionisants.
Une population atteinte par des maladies mentales, cardio-vasculaires et souffrant de mal-formations ou de cancers. Si les radiations sont à des niveaux bien plus bas que par le passé certains experts avertissent que lexposition constante à de faibles rayonnements peut entraîner des malformations génétiques. Les matériaux radioactifs présents dans ces plaines se trouvent par milliers. Malgré les dangers la population sen sert pour construire des maisons et des enclos. (Jean-Marie Collin, La bombe, lunivers opaque du nucléaire, page 38/39)
En savoir plus sur le polygone de Sémipalatinsk : Article 1 et Article 2
Reportage sur le polygone de Sémipalatinsk - France2 2010
En savoir plus sur Kychtym
États-Unis : Les îles Marshall furent sacrifiées pour le bien de lhumanité dixit les américains !!! Le 1 mars 1954, explosion de Castel Bravo au large de lîle de Rongelap, 1 000 fois la puissance dHiroshima, un des 67 tirs nucléaires sur les Marshall qui firent disparaître 3 îles. Lîle de Rongelap ne fut évacuée que 51 heures plus tard et les îliens passés au compteur geiger. En 1957, les Américains renvoient les Rongelapais sur lile. Mais la végétation est empoisonnée par le césium 137, le strontium 90, la plutonium 239, ... Le temps de lirradiation chronique commence. Cest aux Marshall quon parle des bébés méduses, des bébés grappe de raisins, dautres sont des cyclopes.
De nombreuses malformations des ftus, souvent inviables, des cancers chez ladulte malgré des ablations systématiques de la thyroïde pratiquée par les Américains.
Extrait dun débat du 13/14 janvier 1956, tenu à la commission américaine de lénergie atomique : sil est vrai que ces gens ne vivent pas, je dirais, comme des Occidentaux ou des gens civilisés, néanmois cest aussi vrai que ces gens nous ressemblent plus que des souris !!!!!!
En 1994, ladministration Clinton ouvre une partie des archives du département américain de lénergie dont:
* un rapport de 1958 oú on peut lire : Lhâbitat des insulaires nous permettra de recueillir des données écologiques très utiles sur les effets des radiations. Nous pourrons suivre les différents isotopes du sol à la chaîne alimentaire jusque dans lêtre humain, oú nous étudierons leur distribution dans les tissus et les organes, les demi-vies biologiques et les taux dexcrétion ...
* et dans ce rapport du DR Conard : Les groupes des Marshallais irradiés constitue la meilleure source dobservation sur les êtres humains. Tous les modes dexposition continue sont représentés : irradiation pénétrante, exposition de la peau aux rayons bêta, absorption de matériels radioactifs ....
* et encore dans cet autre : Et après vous replacez la population dans lenvironnement irradié sans nettoyage préalable. Les hâbitants dUtrik [Une des îles Marshall. NDLA] ont été renvoyés chez eux au bout de trois mois. Ceux de Rongelap sont de retour trois ans plus tard.
* et encore cet extrait dune conférence de 1967 : Nous savons quune exposition chronique à faible dose augmentera les risques de leucémies et de cancers de la peau, mais nous sommes dans une région très mal connue concernant les effets sur les humains.
Extraits de larticle 7 000 Hiroshima de Fabienne Lips-Dumas, Revue XXI de lété 2009 - Lire larticle dans son intégralité -1,4Mo-
France : Dans un rapport officiel français, la France reconnaît que le tir Tamouré du 21 juillet 1966 a atteint La Paz seulement 48 heures après le tir et que des hausses de radioactivité ont été engistrées en Bolivie, en Argentine, au Brésil, en Afrique du Sud et à Madagascar. Avec ces informations partielles mais officielles, on peut imaginer la couverture géographique de ce nuage radioactif et donc létendue des zones contaminées.

Faut-il multiplier par 2 059 ce montage pour connaître létendue des zones contaminées par les tirs nucléaires militaires ???? Non, car tous les tirs nont pas la même carractéristique (atmosphérique ou souterrain).
Par 531 alors, le nombre de tirs atmosphériques ? Non plus, car tous nont pas la même puissance, tous nont pas été tirés à la même altitude et pas dans des conditions climatiques identiques (vent, chaleur, ...).
Mais autorisons-nous une extrapolation NON SCIENTIFIQUE sur 10 tirs (il y a eu 2 059 tirs réalisés) afin dimaginer la couverture planétaire radioactive dûe à ces tirs.

Le député français Chritian Bataille a établi un rapport parlementaire (N° 179 enregistré lors de la séance des 15-17 décembre 1997) dans lequel on peut lire :
* Malgré les précautions prises, il est indéniable que tous ces essais ont entraîné des retombées radioactives et ont généré des déchets. La seule manière déviter les conséquences écologiques et sanitaires de ces essais aurait été de renoncer aux armes nucléaires. Il aurait fallu pour cela initier une autre politique de défense, mais ceci reléve dun autre débat qui na pas sa place dans le présent rapport.
* Après sept années dexpériences diverses, les deux sites de Reggane et dIn Ecker ont été remis à lAlgérie sans quaucune modalité de contrôle et de suivi de la radioactivité nait été prévue. Les circonstances politiques qui ont conduit à labandon de ces deux sites peuvent expliquer lindifférence avec laquelle on a alors traité ces problèmes.
* Pourquoi ne pas reconnaître clairement ce qui est ? Les impératifs de la défense nationale ont conduit à porter des atteintes parfois graves à lenvironnement et peut-être même à la santé humaine. Il ne serait que temps den faire le constat le plus honnêtement possible, den tirer les conséquences et dy porter remède quand cela est encore possible.
Le rapport parlementaire N° 179 du député C. Bataille dans son intégralité - Voir la 2ième partie

Les conditions de tirs
Pour réaliser ces tirs, les états devaient trouver des zones répondant à lun de critères suivants :
a) avoir une zone désertique (16 sites aux États-Unis et 14 en URSS, 1 en Chine, le désert de Lop Nor).
b) ou créer une zone désertique par déplacement des populations (États-Unis sur les atolls de Bikini et Enewetak).
c) ou ignorer les populations locales (URSS à Semipalatinsk au Kazakhstan, France au Sahara, Royaume-Uni dans leurs possessions australiennes dEmu Field et Maralinga) ainsi que les militaires (estimation de 23.000 soldats britaniques contaminés par les tirs anglais).
Pour certains tirs, les états ont mené des expériences sur des villes factices (URSS), des matériels et hommes laissés volotairement à proximité des points dexplosion :
* URSS, le 14 septembre 1954 : tir atmosphérique près du village de Tostkopye (Oural) – 40kt – pour une étude des conséquences de la radioactivité sur des matériels et les 45.000 soldats présents sur le site.
* États-Unis : 8 expérimentations impliquant 60.000 soldats durant les opérations Crossroads, entre les 1er et 25 juillet 1946.
* France : le 25 avril 1961, lors du tir Gerboise verte, 195 soldats de la 13ième brigade mécanisée manuvrent à quelques centaines de mètres du point Zéro.

Les politiques nationales et la politique internationale jusquà ce jour
Dès louverture de léré nucléaire française, les orientations nucléaires militaires, mais aussi civiles, de la France nont jamais fait lobjet de discussion parlementaire ni de débat public. La guerre dAlgérie et plus en encore lindépendance de lAlgérie (accords dEvian du 18 mars 1962), obligea les autorités françaises à sélectionner de nouveaux lieux dexpérimentation. Le massif central et la baie de lArgentella en Corse furent pressentis.
Concernant le site de la Corse, Francis Perrein, haut commissaire du CEA, tout en déclarant que les tirs souterrains sont sans conséquence, précisa que les expériences auraient lieu en dehors de la saison touristique !!!!!
Il y a des secrets militaires qui se traduisent par des silences budgetaires. Vous ne trouverez nulle part dans le budjet militaire la possibilité de calculer exactement notre armement atomique. Cest très volontairement que nous lavons fait Pierre Messmer, Ministre des armées françaises de 1960 à 1969.
Le 8 décembre 1953, le président des États-Unis Dwight Eisenhower dans son discours Atoms for Peace ouvre la période de latome propre. Des tirs nucléaires furent même qualifiés de pacifiques !!!! Les tirs français Michèle, Monique et Georgette (1961-1966) ont servis à étudier les conditions de sécurité pour une utilisation du nucléaire dans des travaux de génie civil !!!!
Ce discours Atoms for Peace est à lorigine de 2 conférences (1955 et 1958 à Genève) sur les applications pacifiques de lénergie atomique à des fins civiles et du programme américain Plowshare (présenté par Edward Teller) avec en arrière-plan la création dun deuxième canal de Panama, des ports artificiels (Programme Charriot) ou de mines à ciel ouvert. Au total 27 tirs pacifiques au Névada, Colorado et Nouveau Mexique ont été réalisés au titre de ces programmes.
En URSS, ce sont 124 tirs qui ont été réalisés dans ce même cadre pacifique. Le premier, le 15 janvier 1965, devait permettre le creusement dun lac près de la rivière Tchagan au Kazakhstan. 6,5 millions de tonnes de terre et de roche ont été projetées à 2 500m daltitude et des retombées radioactives furent découvertes en Europe, principalement Allemagne et Norvège. Un deuxième projet soviétique, un canal entre la mer Karia et la mer Caspienne, devaient faire intervenir 200 explosions nucléaires. Seules 3 explosions ont été réalisées creusant un lac de 400m par 600m par 12 de profondeur près de la ville de Krasnovichersk.
Autre projet soviétique avorté: Chauffer, grâce à des explosions atomiques, des nappes phréatiques à 400° permettant de faire tourner des turbines pour la production délectricité.
Le TNP, Traité de Non Prolifération des armes atomiques, né le 1 juillet 1968, participe à cette prolifération en permettant aux pays ne possédant pas darmes atomiques de bénéficier des avantages du nucléaire civil. Le Canada en profita pour vendre 2 centrales nucléaires à lInde. 20 ans plus tard, lInde réalise son premier tir quelle qualifie de pacifique. Á ce jour, on estime que lInde possède entre 30 à 150 ogives ainsi que des missiles (Prithvi, Agni I & II. Les Agni II ont une portée de 2 200Km). Puis lInde a bénéficié de transferts de technologies françaises et américaines, des contrats financièrement juteux pour ces deux états.
Cest dans ce même contexte, que la France a fait bénéficier lIrak de transfert de technologie.
TICE (Traité dInterdiction Complète des Essais nucléaires) a été ratifié par la France et le Royaume-Uni en 1998 et la Russie en 2000. Mais TICE ninterdit pas les programmes de simulation, ni lamélioration des arsenaux nucléaires.
Le père de la bombe pakistanaise, Abdul Qaader Khan, sest formé en Belgique et au Pays-Bas puis est embauché dans un laboratoire lui donnant accès au Consortium Urenco qui détient le procédé dultracentrifugation pour lenrichissement de luranium destiné aux centrales. Il quitte précipitament les Pays-Bas en décembre 1975 (18 mai 1974, premier tir indien!!!) avec des plans et un carnet dadresses dindustriels et scientifiques !!!!! Pour Jean-Marie Collin, Khan a établi au fil du temps une véritable toile du marché noir du nucléaire (La bombe, lunivers opaque du nucléaire page 144).
La Corée du Nord ayant bénéficié dimportant programme soviétique darmement et de transferts de technologie a acquis une grande expérience et compétence dans la fabrication de missiles (le Taepodong2 à un portée maximale de 6 000km). Cest dailleurs la vente de missiles qui approvisionnait la Corée en devises. Par le biais dAbdul Qaader Khan, la Corée du Nord et le Pakistan vont procéder à un troc de technologies, la technologie nucléaire pour la Corée du Nord et la balistique pour le Pakistan !!!!!!
Les différents traités nont jamais pu stopper la prolifération nucléaire. Une lecture approndie de ces derniers montrent dailleurs quils portent dans leur texte même, les voies de contournement des objectifs initiaux. De plus, les puissances nucléaires ne se privent pas de vendre leurs technologies même si, pour le grand public, elles déclarent haut et fort que ce sont des technologies civiles. Or il ny a que des différences dutilisation des machines et des technologies entre un usage civil et militaire.

Les politiques à venir
LInde a en location un SNLE (Sous-marin Nucléaire Lanceur dEngins) russe et se prépare de souscrire un deuxième contrat de location. Ceux-ci saccompagnent obligatoirement un transfert de connaissance et de technologie et donc à une amélioration des connaissances et possibilités de lInde dans le domaine du nucléaire.
Malgré tous les traités, les différentes nations nucléaires continuent à améliorer leurs arsenaux : leurs ogives nucléaires en les miniaturisant ou en accroisssant leur puissance mais aussi les vecteurs, cest-à-dire les missiles transportant ces ogives. A titre dexemple de cette poursuite des recherches :
* La bombe Little Boy dHiroshima : 4 tonnes pour un puissance de 15 ktonnes.
* La tête nucléaire du missile M45 (France) : 120 kg pour une puissance de 100 ktonnes.
* Ogive du missile russe SS-18 : 750 ktonnes.
Les programmes de simulation mis au point aux États-Unis, en Russie et en France pemettent à labri des regard, dans les laboratoires, de continuer lamélioration dévastatrice des arsenaux.
Si dans les temps passés, les puissances nucléaires ne sont pas soucié de la contamination des sites de tir -et encore moins des zones environnantes contaminées par les vents radioactifs-, elles nont pas tenu compte des populations locales ni des militaires présents sur ce sites. Seul les États-Unis ont mis en place un programmme dindemnisation de leurs militaires. Dans la France de 2009, cette reconnaissance leur est encore refusée. Alors que la contaminations de militaires continue. Entre 1994 et 1997, des rayonnements neutroniques dans lenceinte de lîle longue ont contaminé une 30aine de salariés. Et toute action personnelle des salariés se termine souvent par le licenciement de ces derniers.
Si au niveau des États, le silence est une règle dor, les instances internationales nen disent pas plus. En effet, reconnaître les maladies des militaires présents lors des tirs militaires, reviendrait à ouvrir une brêche dans le nucléaire en général et donc riquerait de mettre à mal une filière industrielle voire un pouvoir dinfluence et de pression que détiennent ces mêmes nations.
Ce qui est dailleurs traduit dans laccord WHA 12-40 entre lOMS et lAIEA qui stipule que lOMS reconnaît quil appartient précisément à lAIEA dencourager, daider
et de coordonner dans le monde entier les recherches ainsi que le développement et lutilisation pratique de lénergie atomique à des fins pacifiques ... et que
chaque fois que lune des parties se propose dentreprendre un programme dans un domaine qui présente ou peut présenter un intérêt majeur pour lautre partie, la première consulte la seconde en vue de régler la question dun commun accord. (Lire le statut de lAIEA dans son intégralité)

Aperçu de la situation française et témoignages
La lecture des témoignages des vétérans et des populations algériennes et polynésiennes montrent bien que les autorités françaises étaient conscientes des effets dévastateurs de la radioactivité. Sinon, pourquoi ont-elles fait tant de prélèvements (sol, végétaux et animaux, en Polynésie entre autre), dexpérimentations dirradiation danimaux (tir Gerboise rouge) mais aussi des enregistrements de données sanitaires humaines?
Les effets à court terme dune dose importante de radioactivité étaient déjà connus, tout comme les effets à moyen terme, les scientifiques pouvant se baser sur le suivi des survivants de Nagasaki et Hiroshima pour recenser quelques-unes des maladies radio-induites.
Les effets génétiques de lirradiation étaient, eux aussi, connus.
Parmi les personnels militaires et civils il y avait des hommes qui méritaient dêtre protégés (le personnel du CEA, le Commissariat à lÉnergie Atomique) alors que dautres devaient êtres des sous-hommes et dautres encore des sous-sous-hommes envoyés au charbon sans aucune consigne ni protection, commes les populations sahariènes et polynésiennes. Seuls les buts ont compté mais nullement les moyens. Pour de Gaulle, il fallait que la bombe frappe une première fois, il fallait (...) fournir la preuve que cette bombe était une réalité terrifiante et imparable(...), sans Hiroshima, larmement nucléaire naurait pas fait plus deffet quun revolver à eau (Christine Chanton, Les vétérans des essais nucléaires au Sahara, page 31).
Il se dégage de ces témoignages que lattitude de larmée française (apelée aussi la grande muette) et des officines nucléaires na nullement variée depuis, car les vétérans et certains de leur descedants ont des parcours sanitaires douloureux voire très douloureux. Ils ne peuvent pas avoir accès à linformation relative à leur présence sur les sites nucléaires. Confrontés à des fins de non-recevoir, à des pertes dinformations ou des falsifications de la part des autorités, ils ne sont pas secourus médicalement ou financièrement par lEtat français.
Les sites utilisés pour ces expérimentations nucléaires ont été transformés en véritables poubelles qui continuent à contaminer lenvironnement. Si à lépoque, les populations locales, non informées et non protégées, ont subi les radiations, directement par les essais ou indirectement par les matériels contaminés exportés hors des sites, elles continuent dêtre contaminées par ces poubelles nucléaires.
Concernant les rapports médicaux établis par des médecins en charge actuellement des vétérans, certains doutant ou ne peuvant mettre en corréaltion les pathologies des vétérans et leurs irradiations au Sahara, Christine Chanton se pose la question suivante: Comment reprocher au corps médical ce manque de certitudes alors que larmée refuse, sous couvert de secret défense, de fournir aux intéressés [les vétérans. NDLA] leur dossier [médical. NDLA]?. Nous nous permettons ici de rajouter que les médecins sont aussi tenus dans lignorance des relations radiations/santé par lattitude qua lOMS depuis 50 ans (depuis le 28 mai 1959, date de la signature de laccord OMS/AIEA, date antérieure au premier tir nucléaire français).
Cette attitude négationniste de la part des instances internationales est évidemment relayée par les ministères succéssifs de la santé français participant ainsi au blackout des informations et à labandon des vétérans.
Un registre des cancers na été mis en place en Polynésie quà partir de 1980 mais les données sont déclarées fiables quà partir de 1998 !!! Rien nexiste pour la période des tirs français. Ce registre montre que la Polynésie détient un des taux les plus forts au monde de cancers de la thyroïde.
État des lieux
| | Tirs atmosphériques | Tirs souterrains | Nbr total |
| Reggane (Sahara algérien) | 4 | 0 | 4 |
| In Ecker (Sahara algérien) | 0 | 13 | 13 |
| Moruroa (Polynésie) | 41 | 137 | 178 |
| Fangataufa (Polynésie) | 5 | 10 | 15 |
| TOTAL | 50 | 160 | 210 |
Site de Reggane en Algérie 
Les conditions de tirs
Gerboise blanche, le 1er Avril 1960 : on ferait lexplosion au sol, (...) il y avait lieu de sattendre à la formation dun assez important cratère et à une très forte contamination (...) des environs dudit cratère et dune certaine étendue sous le vent dont laxe pourrait atteindre une longueur dune vingtaine de kilomètres précise le Général Ailleret [Commandant des Armes spéciales de lArmée de terre puis comme commandant inter-armées des Armes spéciales, a digiré les 2 premières explosions nucléaires françaises à Reggane en Algérie. NDLA]
Les consignes de sécurité
Extrait des consignes de sécurité concernant le personnel avant lexplosion Gerboise Bleue à Reggane (Algérie) le 13 février 1960 : [...] Le personnel dont la présence dans le bâtiment nest pas strictement indispensable à lheure H quittera les bâtiments au plus tard à H-10 minutes pour gagner laire de stationnement prévue près du poste de police dentrée dHamoudia [base avancée situé à 40km du site de commandement de Reggane et à 15km du site de tir. NDLA]. Il se tiendra assis par terre, le dos tourné à lexplosion, les yeux fermés et masqués par un des bras replié. Les personnes munies de lunettes spéciales de protection se tiendront le dos tourné à lexplosion, elles se retourneront une seconde après perception de léclair lumineux.
Elles compteront ensuite cinq secondes et indiqueront aux autres personnes quelles peuvent se retourner. Le personnel se trouvant ainsi à lextérieur devra éviter dexposer de la peau nue (main, cou, oreilles) à lexplosion (mains dans les poches, utilisation du chéche, couvre-nuque des casquettes spéciales à distribuer au personnel devant être présent à Hamoudia [...]
Peut-on qualifier ces recommandations de consignes de sécurité quand infirmier militaire, je me suis rendu à proximité du point zéro peu de temps après lexplosion -on voyait encore à faible distance le champignon séloigner afin de récupérer les animaux déposés la veille. (Guy V. Les Irradiés de la République, page 32)
Létude des radiations
... Sitôt le flash perçu, au travers de ces minces protections [yeux fermés, la tête dans les bras. NDLA] jai mis en route lappareil [un avion. NDLA] et je me suis dirigé vers le nuage que jai traversé moins dun quart dheure plus tard. En un seul passage -deux étaient prévus mais mon navigateur, ladjudant Allemant, ayant signalé bloqués au maxi tous les compteurs Geiger embarqués et cela bien avant lentrée dans le nuage- la mission était remplie. (André P. Les Irradiés de la République, page 32).
Les déchets
Ces avions sont venus sajouter aux autres matériels (véhicules, blindés, ...) rendus radioactifs, certains étant volontairement disposés autour du point zéro et ramenés à Reggane pour analyse. Javais bien remarqué que souvent, des objets dune taille importante et quelque fois énorme, étaient aussi classé Enfoui dans les sables [...] il sagissait de matériel contaminé, qui était volontairement enfouis dans les sables. (Jean-Paul D. Les Irradiés de la République, page 40)
Les professionnels et leur santé
Les militaires victimes de différentes maladies ont essayé de remonter leur passé médical; [...] Jai demandé à Pau une copie de mon dossier médical militaire, mais ce qui est étrange, cest quaucune visite nest mentionnée, ni à lincorporation, ni pendant le séjour sous les drapeaux ni à la libération. À croire que je nai jamais existé au point de vue médical en tant quappelé sous les drapeaux. Jai demandé et reçu une copie du relevé dosimétrique de Clamart, mais ce qui est étrange également, ce sont les relevés effectués jusquau 8 mai 1961.
Après, plus rien alors que jai travaillé en terrain contaminé jusquen octobre 1961. Trois numérations de formule sanguines ont été effectuées : à larrivée sur le site (pas de date), le 28 mars 1960 et en mai 1961. Après, mystère .... Rien. Le badge que je possède na jamais été retiré, donc non lu et personne ne me la réclamé à la libération. (René J. en 2003, militaire Décontaminateur en 1960 à Reggane. Les Irradiés de la République, page 30)
Et pour Mme Christine L. veuve de Bernard L., il en fut autrement car elle a ... été convoquée par le commandant du 34ième régiment du Génie de Sarrebourg. Celui-ci me dit clairement, presque menaçant, quil est dans mon intérêt, et celui de ma famille de taire ce qui mavait été communiqué à lhôpital de Percy [La communication faite par le médecin-chef : votre mari est irradié il est atteint dune aplasie médulaire globale; c'est grave, il ne peut être maintenu en service; il sera présenté devant une commission de réforme. NDLA]. Puis il me fit faire une déclaration sur lhonneur. (Les Irradiés de la République, page 42).
Roland W. passe dans la cuve de décontamination après le premier tir. Lhomme chargé du registre lui lança : si tas pas denfant ne sois pas surpris.
Les populations et leur santé
Des matériels abandonnés furent récupérés par les populations locales après le départ de larmée française, dautant plus facilement que la piste séculaire des Touaregs partant de Kidak au Mali passe par Hamoudia, le point zéro !!!!!
Site dIn Ecker en Algérie 
Les consignes de sécurité
Ce que je trouve drôle, c'est que les gradés eux avait le dosimètre affichant positif en mR et les hommes de troupes négatif. Pourquoi sur le livret militaire, le lieu In Ecker nest-il pas mentionné sintéroge Noël R. . Cette différence de traitement et donc de sécurité des personnels est aussi constaté par Pierre-Louis A. qui [Je] signale à ce propos, que lensemble de ce travail [ouverture dune nouvelle piste pour relier In Ecker à Reggane. NDLA] a été opéré sans masque de protection ni combinaison alors que le personnel du Comissariat à lÉnergie Atomique en avait et par Joël R. Nous navions pas de dosimètre, mais tous les jours nous prenions des sous-vêtements et des vêtements neufs. Pour quelle raison ceux de la veille étaient détruits? (Les Irradiés de la République, page 83).
Les professionnels et leur santé
Les expériences complémentaires, aussi appelées tirs à froid ou Opération Pollen par les vétérans, étaient pratiquées à lair libre, les dispositifs explosifs étant installés au sommet dun poteau métallique dune dizaine de mètres de haut. Joël R. sest rendu sur site le lendemain dun de ces tirs et a ... [Nous avons] tourné en rond à pied sans rien faire pendant une demi-heure environ puis nous sommes remontés dans le camion et Paul L. avait pour mission de suivre visuellement le déplacement des nuages radioactifs de ces explosions. Et le tir de mai-juin 1965 sest déroulé à 1h de matin !!!
Les populations et leur santé
In Ecker le 1er mai 1962 À 11 heures exactement, il y eu lexplosion. [...] et les choses commençaient à se calmer quand un nouveau grondement plus intense nous fit tourner la tête vers la cavité ou se trouvent les galeries. Alors on vit sélever une fumée noire, semblable à celle dune locomotive et qui en peu de temps pris la proportion dun véritable nuage. [...] On comprit tout de suite ce qui sétait passé : une fuite. [...] Des indigènes vivant à une dizaine de kilomètres à lest ont été contaminés. Quelques uns dentre eux sont déjà morts. On na même pas pris la précaution de les prévenir ou de les évacuer. ... nous dit Michel R. (Les Irradiés de la République, page 68).
Parmi les civils du CEMO (Centre dExpérimentation Militaire des Oasis à In Ecker), il y avait les PLBT (Population Laborieuse du Bas-Touat), autrement dit précise Jean-Pierre Panot des autochtones recrutés par larmée dans les oasis entre Colomb-Béchar et Reggane. Ces auxillaires servaient à la manutention sur les chantiers et en ce qui me concerne, ils chargeaient et déchargeaient les camions de matériaux. Et le Général Ailleret de rajouter que la construction de la base de Reggane avait besoin dun nombre important de travailleurs quil était tentant de recruter sur place lorsquil sagissait de manoeuvres non spécialisés. Y a-t-il eu des registres de ces civils? Etaient-ils présents au moment des tirs? Ont-ils eu sur le moment un suivi médical ? Et durant les années qui suivirent ? Christine Chanton et Solange Fernex répondent par la négative.
Que sont devenus ces civils? On peut imaginer que leur sort est similaire voire pire à celui des vétérans français !!!!!
Solange Fernex a reçu des témoignagnes de Touaregs qui nont plus eu denfants après leurs années passées sur les sites de tirs. Dautres rapportent que des femmes font des fausses couches après 5 à 6 mois de grossesse.
Dautres témoinages laissent à penser que si les popularions locales -principalement des nomades- furent évacuées lors des premiers tirs, elles revennaient rapidement sur les lieux. De plus aucune information ou protection de ces populations fut mis en place ultérieurement. Quant à parler de suivi médical !!!!!
Le démantèlement des sites de tirs français en Algérie
Les informations officielles sur le démantèlement sont rares. Les témoignages font souvent mention denfouissement, jusquà des camions et des avions!!! Si les bases et champ de tirs furent encerclés de barbelés, ceux-ci furent volés. Il y a eu aussi des pillages sur les bases mais aussi dans les galeries de tirs. Ce qui veut dire que des métaux radioactifs ont été exportés, principalement au Maroc.
Rappelons le commentaire du député français Christian Bataille, lu dans son rapport parlementaire N°179 : Après sept années dexpériences diverses, les deux sites de Reggane et dIn Ecker ont été remis à lAlgérie sans quaucune modalité de contrôle et de suivi de la radioactivité nait été prévue. Les circonstances politiques qui ont conduit à labandon de ces deux sites peuvent expliquer lindifférence avec laquelle on a alors traité ces problèmes.
En Polynésie, à Moruroa et Fangataufa 
La politique française en Polynésie
Le 6 février 1964, les 2 atolls sont donnés à létat français (délibération N°64-27) qui stipule qu au cas de cessation des activités du centre dexpérimentation du Pacifique, les atolls de Muroroa et de Fangataufa feront doffice retour gratuit au domaine du Territoire [Territoire de Polynésie. NDLA] dans létat oú ils se trouveront à cette époque sans dédomagement ni réparation daucune sorte de la part de lÉtat. Les bâtiments qui sy trouveront édifiés à cette même époque, ainsi que le matériel laissé sur place, deviendront la propriété du Territoire, sans indemnité. Avant même de commencer ses essais, le gouvernement français navait envisagé aucune dépollution des sites et oblige le Territoire de Polynésie à récupérer ces poubelles radioactives et ce sans compensation ni aide financière !!!!!
Mais en 2003 les atolls étaient toujours sous statut de terrains militaires interdits aux civils.
Mais les polynésiens nétaient pas dupes. Extrait du discours de John Teariki, député de la Polynésie française, prononcé le 7 septembre 1966 à Tahiti devant le Général de Gaule : la création de cet organisme [le centre dexpérimentations du Pacifique en Polynésie. NDLA] et son installation chez nous, sans que, daucune façon, les Polynésiens naient été consultés préalablement .... Votre propagande sefforce de nier lévidence en prétextant que vos explosions nucléaires et thermonucléaires ne comporteront aucun danger pour nous. La Polynésie était démunie devant le pouvoir arbitraire de lÉtat français et a dû accepter ces centres dexpérimentations.
De 1966 (en 1963 les États-Unis, lURSS et le Royaume-Uni signent le traité de Moscou, interdisant les essais nucléaires atmosphériques) à 1996, il y a eu 46 tirs atmosphériques et 147 tirs souterrains tant sous la couronne corallienne des atolls que dans les lagons. LAIEA signale que 26 tirs souterrains sur les 147 nont pas été contenus, cest à dire que des fuites radioactives se sont produites lors de ces tirs.
Bruno Barillot (les Irradiés de la République, page 127) publie un document officiel du 5 décembre 1966 (versé aux archives de la direction Asie-Océanie du ministère des affaires étrangères, service atomique, pochette Possesion française dOcéanie page 29, 1er intercalaire) dans lequel on peut lire qu il est certain que dans plusieurs atolls de Polynésie et en Amérique latine, notamment en Bolivie, les retombées radioactives ont été plus importantes que prévues sans toutefois présenter de danger pour la santé publique. Il se peut que dautres régions notamment à louest des champs de tirs aient été également touchées, mais faute de moyens suffisants de surveillance, il ne sera guère possible dévaluer laugmentation de la radioactivité.
Ces phénomènes sont dûs pour lessentiel au régime des vents dominants dans le Pacifique Sud dont lirrégularité, la vitesse, le changement de sens avec laltitude expliqueraient dune part un déplacement inattendu vers lOuest dune partie des nuages radioactifs, dautre part la rapidité avec laquelle la partie qui sest dirigée vers lEst a gagné lAmérique du Sud. Cest ainsi que les premières augmentations provenant du tir Tamouré (21 juillet 1966) ont été décelés à La Paz seulement 48 heures après le tir. [...] en revanche des hausses ont été enregistrées en Bolivie, en Argentine, au Brésil, en Afrique du Sud et à Madagascar, pays qui ont été indifférents à nos essais. [...]
On croit rèver : Cest certain il y a eu augmentation de la radioactivité ici, mais elles sont sans conséquences!! Et là on na pas les moyens de mesurer quoique ce soit, donc cela passe par pertes et profits!!!! Et puis cest la faute aux vents très changeant. Et en final, ce nest pas grave, car les pays nont pas protestés !!!!!!!!!!
Lorsquau début des années 70, lAustralie et la Nouvelle-Zélande traînent la France devant la Cour Internationale de La Haye, cette dernière rétorque par la publication dans un livre blanc présentant les preuves permettant de vérifier linoccuité des expériences nucléaires. Les éléments radioactifs produits par nos expériences sont en effet si minimes quils ne peuvent être considérés que comme négligeables ..... Ce quon peut traduire par Circulez, il ny a rien à voir ou plutôt, il ny a rien à mesurer !!!
Dépèche AFP provenant dAdélaïde, 7 juillet 1971 : Les eaux de pluie recueillies à Adelaïde (Australie) après les essais nucléaires du mois de juin dans le Pacifique revèlent le plus haut degré de radioactivité jamais enregistré dans leau au Sud de lAustralie. Et la Dircen (Direction des centres dexpérimentations nucléaires - France. NDLA) de répondre que leau de pluie nest pas habituellement utilisée pour la boisson. Avant dêtre consommée; elle chemine dans les sols qui la filtre et se mélange à dautres eaux qui diluent son activité ... Et tant pis pour la pollution des sols et des eaux souterraines!!! Et tant pis pour les habitants des îles du Pacifique qui consomment directement leau de pluie, certains atolls nayant pas deaux souterraines !!!
Les consignes de sécurité
Les consignes et règles de sécurité étaient des plus variables. Si au sein du CEA (Commissariat à lÉnergie Atomique), celles-ci étaient plutôt strictes, il en a été différement au sein de larmée en fonction du grade, du statut (engagés ou incorporés), du régiment et du poste daffectation. Si pour certains, elles se résumaient à rien (ni formation, ni informations, ni tenue de protection, ni suivi) pour dautres elles se résumaient à une douche avec parfois un lavage au Teepol. Quant au dosimètre, il était réservé à quelques uns et les enregistrements des doses reçues tout à fait aléatoires. Plus de 40 ans après, nombre de militaires ne peuvent pas avoir leur état radiologique, le SPRA (Service de Protection Radiologique des Armées) répondant par
dosimètre non rendu, données illisibles, notre recherche sest rélévée infructueuse ou vos relevés dosimétriques laissent apparaître un résultat nul.
Les professionnels et leur santé
Aucun dossier médical na jamais été transmis à des médecins civils. On a affirmé, en son temps, que la technologie était bien maîtrisée en Polynesie .... Secret défense bien sûr! confirme Jean-Claude Lamatabois (Les Irradiés de la République, page 124).
Jacques R., chargé de photographier le développement champignon, était vétu dun short et dune chemisette avec pour seule protection une paire de lunette sombre. Jean-François L. a vécu la décontamination du Blavet faite en urgence alors que les marins y vivaient souvent torse-nu. Phillipe B. a plongé dans les lagons de Moruroa et Fangataufa pour des prélèvements de coraux et de poissons avec un équipement standard. Daniel G. sortait du blockhaus de protection dix minutes après les tirs pour réaliser des sondages météo.
Nous étions à proximité des zones indiquées comme contaminées délimités seulement par des rubans rouges et blancs entre des piquets (...) Jai fait ce travail sans poser de questions, car nous faisons confiance aux chefs qui disaient que nous ne craignons rien (...) Comme auparavant, les équipes de Polynésiens travaillaient sans protection alors que le personnel du CEA [CEA : Commissariat à lEnergie Atomique. NDLA] qui venait sur nos chantiers était vêtu de combinaisons et portait un dosimètre. A lépoque, nous navions comme eau de boisson que de leau désalinisée qui venait de locéan, alors que le personnel CEA buvait de leau en bouteille (Evian) (Les Irradiés de la République, page 184).
Sur certains chantiers [de récupération des corps morts dans le lagon de Moruroa, moins de 40 heures après un tir nuclééaire. NDLA], le SMSR (Service Mixte de Sécurité Radiologique) passait en premier. Ils étaient en tenue chaude [combinaisons complètes avec chaussures, gants et masques. NDLA]. Puis ils nous disaient : cest propre et après nous allions travailler sur cet endroit sans tenue particulière. (Les Irradiés de la République, page 186)
Mais parfois, les instructions étaient claires, comme le déclare Dominique B. chargé du réglage du caisson plombé et du contrôle des personnes : Je précise que nous avions ordre de nous taire si un contrôle était positif, notamment en césium, Ladjudant nous précisant que lordre venait den haut et que la personne positive (souvent tahitienne) était condamnée à un cancer dans les vingt ans suivants (Les Irradiés de la République, page 175)
Lors de travaux de récupérage de balises/sondes dans le lagon de Moruroa, deux heures après un tir nucléaire, la surface de leau est jaune dune odeur épouvantable et de grosses bulles de gaz explosent en surface. Le personnel na pas de masque et Le commandant de la DP nous a demandé de nous écraser, de ne rien dire, au sujet de ces fuites de gaz. Nous avions peur de subir des représailles de sa part (licenciement de la Marine, etc) Cette affaire a donc été classée. Il ny a pas eu de visite médicale des hommes de léquipage précise Jean L. M. (Les Irradiés de la République, page 198).
Les populations et leur santé
Etienne Tehemu a ... été témoin des rondes dhélicoptères au dessus de mon île [Tureia à 100km de Moruroa. NDLA], recueillant les particules dans les nuages radioactifs. Jai vu des nuages jaunes passant au dessus du lagon de mon île. Je suis aussi témoin du déversement sur le récif des produits toxiques provenant de la préparation des ballons-sondes de la météo, rendant le poisson toxique et non consommable. (Les Irradiés de la République, page 206)
Quand les militaires sont arrivés, la moitié de la population travaillait pour eux, soit pour la pêche, soit pour cultiver les légumes. Ils payaient très bien. Mais après le début des essais ils arrêtèrent dacheter les poissons et, bientôt après, ils céssèrent également dacheter les légumes, bien quils continuaient à acheter leurs légumes à Tahiti. (Les Irradiés de la République, page 210)
Avant le début des essais nucléaires, beaucoup de scientifiques sont venus à Mangareva pour y collecter des échantillons de toute sorte : sol, végétaux, animaux, poisson, eau .... Dautres vinrent simplement pour observer. Ils regardaient les oiseaux et les poissons et prenaient beaucoup de notes. Depuis le début des essais, les militaires sont venus au moins deux fois par an pour prélever des échantillons. (...) Ils ne donnaient jamais la raison de cette collecte ni quels étaient les résultats de leurs analyses. Plus tard un autre bateau aborda notre île avec une machine à son bord appelée spectro. Lorsque le bateau acosta, tout le monde dut se rassembler et monter à bord. Il y avait une musique de fond quand on nous faisait entrer dans la machine et après quelques minutes on en ressortait. Ceci fut répété deux ou trois fois.
Quelques personnes étaient inquiétes et soupçonnneuses, mais à nouveau personne ne nous disait rien. Une autre équipe de médecins est venue, dabord ce furent des militaires puis des civils. Ils prirent du sang, des urines, des selles et nous examinèrent. Si quelquun refusait de se faire examiner, le gendarme venait le chercher. (Les Irradiés de la République, page 212)
Les conséquences environnementales
Que sait Gilles A., appelé du contingent travaillant au ravitaillement? En fait nous ne savions rien, nous nétions pas informés sur les différents types dessais en cours et à venir. Et la seule recommandation de protection quil reçoit est de se protéger les yeux et à assurer par bateau tous les ravitaillements sans aucune restriction particulière ...sans mettre en oeuve de protection individuelle ou collective. Mais il se demande pourquoi fallait-il ravitailler en eau douce des îles qui, finalement, avant larrivée de la Marine Nationale, vivaient sans problèmes deau ainsi que les îles Gambier en produits frais, îles qui pouvaient produire jusquà trois récoltes de tomates par an.
Tanemaruatoa Michel A. habitait latoll de Reao dans les Tuamotu en 1966. En juillet, les habitants durent passer 3 jours dans des abris atomiques sans possibilité de soritr. À notre sortie au bout de trois jours, jai remarqué quelque chose de changer sur la végétation : les palmes de cocotiers étaient jaunies et quelques jours après ce sont les fruits qui sont tombés. (...) jétais régulièrement sur les lieux dits chauds pour effectuer différentes prélèvemens déchantillon à terre et dans la mer pour des contrôles biologiques (...) Jai été chargé de travailler un jardin dans de la terre contaminée que nous ramenions de Fangataufa. Le Service mixte voulait savoir ce que devenaient les végétaux poussant dans de la terre contaminée (Les Irradiés de la République, page 175).
Vers 1970-71, un nouveau phénomène apparut. Cela ne dura que quelques mois, mais ce fut plus effrayant que les empoisonements de poisson [il sagit dempoisonement par ingestion de poissons péchés localement. NDLA]. Des poissons morts séchouaient sur le rivage. Au début il ny avait que de gros poissons de certaines espèces mais plus tard, des millions de poissons de toutes tailles et toutes espèces ....Certaines espèces ont été totalement décimées et sont à présent exterminées. Des millions de coquillages sont également morts. Nous avons dû ramasser des échantillons pour les envoyer à des spécialistes pour les analyser et les experts sont venus à Mangareva. Soit ils nont pas découvert la cause ou alors ils nous ont simplement pas communiqués les résultats de leurs analyses rapporte une femme de Mangareva
(Les Irradiés de la République, page 211)
Jai également assisté, juste après la fin des essais dans latmosphère en 1975 ou 1976 aux opérations de rejets coté océan des déchets des laboratoires de radiochime du CEA [CEA : Commissariat à lEnergie Atomique. NDLA]. Des tonnes de déchets, des emballages de plomb .... étaient balancés dans locéan par des hélicoptères. Après, nous ne pouvions plus manger de coquillages ou de poissons péchés coté océan (Les Irradiés de la République, page 187)
Certains navires faisant les liaisons entre Papeeté et les atolls se lestaient avec leau des lagons, eau contaminée par les tirs qui était ensuite rejetée dans le port de Papeete, le polluant. Des transports de troupes sont revenus plusieurs fois en métropole pour le changement de contingent ou lapprovisionnement en matériels. Etaient-ils dépollués ? La force Alpha qui protégea une partie des tirs polynésiens représentait 40% du potentiels de la marine française. Certains navires chargés des expérimentations et contrôles revenaient dans les lagons une heure après les tirs. Nombre de ces navires, souvent en fin de vie et pour la plupart radioactifs, furent coulés au large des atolls.

Conclusion sur lépoque militaire 1945-2010
Les conséquences sanitaires de ces activités nucléaires sont nombreuses et diverses. En effet, nous ne sommes pas égaux devant la radioactivité, car certaines personnes possèdent des faiblesses ou des atoux (génétique, nutrition, environnement de lenfance, ...). Les expositions sont très différentes (contamination externe, inhalation ou ingestion), les doses reçues varient dun groupe dindividu à un autre, la répétition des contaminations aussi. Les manfestations des contaminations ne se voient que des années après. Et dans le cas des vétérans, il sagissait en plus de populations jeunes (cas des appelés de larmée) et non informées pour ne pas dire désinformées.
Nombre de ces militaires ont été victimes de différentes maladies : perte de cheveux, perte de virilité, sigmoïde chronique avec rectorargie, stéatose micro-vasculaire du foie, raideur musculaire, bronchites, carcinome, difficultés à la marche, multiples fractures ayant pour cause la faiblesse des os, tention, chute des dents, eczéma numismatique, myélome... et même décès prématuré. Certains militaires mentionnent, chez leurs enfants conçus après leur(s) séjour(s) sur les sites dexpériementation nucléaire, des affections plus ou moins lourdes et même des dècès parfois en très bas âge (voire quelques heures de vie) souvent dû à des malformations. D'autres témoignages mentionnent des problèmes de santé chez leurs petits-enfants !!!!
Jai eu un bébé prématuré quils ont mis dans un avion militaire pour lhospitaliser à Tahiti. Le lendemain, nous avons reçu un message disant que le bébé était mort. On nous a jamais rendu le corps et nous navons jamais reçu de certificat de décès, ce qui signifie quofficiellement le bébé est toujpours en vie; (...) Même à présent, des années après, jai encore des cauchemars à ce sujet. (Les Irradiés de la République, page 212)
Les procédés mis en place par les armées et nucléocrates sont malheuresement toujours les mêmes :
a) ne rien dire du contenu des missions quon confie aux hommes de troupe ou civils.
b) déclarer aux personnes qui sont employés sur les sites contaminés que les radiations nont pas de conséquences.
c) faire des relevés de radioactivité des personnes en dehors de toute expérimentation.
d) oublier denregistrer les relevés de contamination des personnes lors des expérimentations.
e) classer les archives Secret Défence interdisant à toute personne leur consultation.
f) ne pas lancer de grandes études épidémiologiques sur les populations présentes au moment des tirs nucléaires ni sur leur descendance.
g) déclarer quen labscence détude épidemiologique, il est impossible de trouver une relation de causalité aux maladies des personnes contaminées et de leur descendance.
h) se débarasser, souvent en pleine nature (enfouissement dans le Sahara ou sabordage en Polynésie) des matériels contaminées, quitte à créer de nombreux points de contamination.
i) mettre en avant dautres causes aux maladies que contractent ces personnes ou leur descendants.
Durant lannée 2009, un débat souvert à lAssemblée Nationale française sur lidemnisation des vétérans des essais nucléaires du Sahara et de Polynésie, après des années de lutte des associations comme lAVEN ou Moruroa e Tatou. Le projet de loi débattu, traîne en longueur, le gouvernement français essayant de faire voter une loi la plus limitante, la plus contraignante possible et les associations doivent se battre pour faire entendre les droits des vétérans dont certains sont, à ce jour, décédés.
Lire lanalyse de juillet 2009 de Bruno Barillot (AVEN) du projet de loi française

Bibliographie sur ce thème
Livres

LES IRRADIÉS DE LA RÉPUBLIQUE Bruno Barillot GRIP, Editions Complexe, Observatoire international des armes nucléaires/CDRPC - 2003 |

LA BOMBE - LUNVERS OPAQUE DU NUCLÉAIRE Jean-Marie Collin Éditions AutrementFrontières - 2009 - ISBN : 978274671256D |

LES VÉTÉRANS DES ESSAIS NUCLÉAIRES FRANÇAIS AU SAHARA Christine Chanton Éditions LHarmatan 2006 - ISBN 2-296-00766-X |

ATOMIC PARK, à la recherche des victimes du nucléaire Jean-Philippe Desbordes Éditions Actes Sud - ISBN-13: 978-2-7427-5009-2 |
Dautres propositions de lecture |
Rapport parlementaire
Rapport parlementaire N° 179 du député C. Bataille - Voir la 2ième partie
Presse
Tahiti Presse du 28/04/2009 : Procès du nucléaire - Bilan et perspectives
Le Nouvel Observateur du 23/04/2009 : La dernières guerres des sacrifiès
Le Point du 19/01/2007 : Le Secret des irradiés du Sahara
Le Point du 16/01/2007 : Paysage après les essais
Le Monde du 28/01/2006 : Un rapport conclut à la nocivité des essais nucléaires français
HNS Info du 25/07/2002 : On reparle des essais nucléaires français à Mururoa
Le Nouvel Observateur du 05/02/1998 - Sahara : Les cobayes de Gerboise verte
Sites internet
Moruroa, Mémorial des essais nucléaires français
Le Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits (CDRPC)
Observatoire des armes nucléaires françaises
AVEN, Association des Vétérans des Essais Nucléaires
Moruroa E Tatou, Association des anciens travailleurs et victimes de MORUROA et FANGATAUFA
laradioactivite.com
Info Nucléaire
Films et Documentaires

GERBOISE BLEUE Djamel Ouahab
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