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La vigie daoût 2007 | ||||||
![]() La vigie de la 214ème semaine devant lOMS |
La vigie au mois daoût 2007 a été assurée par ...
du 6 au 9 août 2007 Lundi 06 août 2007 Notre très serviable hébergeuse nous accompagne pour ce premier jour afin de nous aider à trouver le lieu et à nous installer. Nous sommes prêts dans les temps, notre accompagnatrice sen va, la journée peut commencer... Au bout de quelques minutes, on se dit que la journée va être longue! Lattente, le bruit, les gaz déchappement, lindiffèrence des gens, peut-être la chaleur … Quelques sourires timides animent la première heure de notre permanence et à 8h55, nous distribuons notre premier dossier de presse à une personne en costume parlant anglais (la personne, pas le costume !). Il semble intrigué par laction et intéressé par la cause. Les sourires (même le service postal sy met) et bonjours continuent tranquillement jusquà 9h30, moment dun début de calme dans la circulation. Le soleil est là (nous sommes à lombre), les voitures brillent et rutilent! Depuis 9h20, Émilie a déjà faim … Moi, je macharne à tenter de lire le texte du macaron accroché à de très nombreux rétroviseurs intérieurs. Jy parviens enfin non sans effort: Rien à déclarer. Cest vrai que nous sommes tout près de la frontière … Lendroit est très calme de 10h à 12h. Beaucoup de gens en vacances sûrement … Une dame en fauteuil roulant vient nous rendre visite vers 12h15. Elle restera jusquà 13h environ et nous explique quelle est déjà venu plusieurs fois et quelle a fait connaissance avec nos prédécesseurs voire lié amitié avec certains (pas tous !). A 13h10, Émilie sen va manger à la cafétéria à quelques dizaines de mètres de là. Selon les indications des permanents précédents et des organisateurs de laction, cest bien pratique et raisonnable en prix. Pendant ce temps, vers 13h20, japerçois dans une voiture le premier pouce franchement levé dune dame. Que ce genre de chose fait du bien! A 13h45, cest à mon tour daller manger, je vais aussi à la cafétéria. Après une salade de crudités (chère payée à mon goût), je suis de retour. Nous échangeons nos premières impressions sur laction que nous sommes en train de mener: inutile, invisible, décevant sont nos premiers ressentis. On se sent ignoré, loin de lOMS, presque invisible. Peu importe, nous irons au bout! Vers 14h35, un chauffeur de bus nous salue, un autre nous sourira vers 16h. A 15h15, notre visiteuse en fauteuil revient avec des pâtisseries. Délicate attention de sa part, quÉmilie apprécie tout de suite en dévorant sa tartelette aux pommes. Notre bienfaitrice du jour sen va en nous menaçant de revenir les jours prochains… Vers 17h, un homme à vélo sarrête juste devant nous pour nous prévenir quil est déjà passé devant la permanence et quil a récupéré un dossier de presse quil a envoyé à Gorbatchev car celui-ci soccupe de ce genre de chose. Il serait intéressé pour participer à laction mais lorsquon cherche à le mettre en relation avec lorganisation, il nous explique quil habite à 25 km, quil na que son vélo et quil na pas le téléphone. Il sen va … Un Péruvien vient nous demander des informations à 17h45, il nous prend en photo et nous dit quil fera paraître un article dans un journal qui intéressera sûrement. Après son départ, nous regrettons de ne pas lui avoir demandé plus d’info sur la parution de cet article et éventuellement des coordonnées. Juste après, Carole de Genève (ce n’est pas son nom ! mais la façon dont elle se présente à nous) nous rend visite pour savoir comment se passe notre journée et nous dire quelle nous remplacera vendredi matin. Cest la fin! Il est 18h, nous rangeons les affaires avec Carole et nous empressons de rejoindre la voiture garée sur lun des parkings du centre John Knox. La journée fût longue et fatigante (posture du bipède) mais pas aussi pénible que les premières minutes auraient pu nous le laisser penser. On recommence demain … Mardi 07 août 2007 Nous ne sommes pas trop dans les temps alors je décide de déposer Émilie en haut du chemin de la Riole afin quelle puisse être présente pour 8h au carrefour des Morillons. Je gare la voiture au même endroit que la veille et mempresse de la rejoindre. Vers 8h05, je finis la mise en place des panneaux et me poste aux côtés d’Émilie qui était là à lheure pile. La fatigue et lusure sont déjà là (les séquelles de la veille). Nous décidons de jouer aux glands. Chacun lance un gland sur la route et celui dont le gland se fait écraser en premier gagne le point. Bien parti au départ, Émilie me rattrape et remporte le match (rallongé à 10 points au lieu de 6 lorsque je gagnais …). Faut pas grand-chose pour soccuper et se changer un peu les idées … (mais je suis sûr que dautres nous imiteront maintenant) Pendant notre jeu passionnant, nous avons réfléchi à dautres solutions pour soccuper comme la projection de vidéos sur le mur blanc du bâtiment den face. Nous décidons de grignoter un peu pour gagner des forces. Quelques sourires et bonjours parsèment cette matinée mais bien souvent timidement. Quelques caméscopes dans les cars de touristes nous font passer pour des acteurs, des stars ou des monuments. Quelques coucous nous parviennent aussi. A 10h45, la pluie se joint à notre présence. Stéphane passe vers 11h45 pour la photo à destination du site internet www.independentwho.info. Nous discutons un peu, posons pour la postérité puis Stéphane sen va. Ce genre de coupure fait beaucoup de bien dans une journée car lattente repart presque à zéro ensuite. Vers 12h, une dame passant dans notre dos nous lance Bonne chance pour le stop!. Après quelques explications sur les raisons et le but de laction, elle nous explique quelle comprend notre démarche et que tout ceci fait partie de la contradiction d’organisations censées être bénéfiques et quil ne faut pas oublier les milliers de cancers issus de laccident de Tchernobyl. Un camping-car immatriculé 56 (Morbihan en Bretagne, tout près de chez nous) passe devant nous à 12h25 la fenêtre ouverte et nous crie on vient vous voir!. Nous lobservons sen aller sans le voir sarrêter … A 13h25, Émilie passe à table pour déguster nos sandwichs achetés chez Migros la veille. Quelques chips agrémentent ce fabuleux repas et après un yaourt pêche melba, elle reprend son poste. 14h, un couple et un enfant arrive à pied vers nous. Ce sont nos bretons du camping-car que nous pensions déjà loin depuis leur passage de 12h25. Une discussion denviron 3/4h sengage. Cest un bon moment passé à parler de laction, du pays (ces gens habitent à quelques 25-30 km de chez nous), de nos engagements en faveur de lenvironnement: aménagement de maison écolo, chauffe-eau solaire, éolienne particulière … Vers 14h45, nos visiteurs reprennent la route vers Martini en direction de la Suisse. Les adresses mail sont échangées, le contact établi … Je passe à table pour le repas danthologie : sandwich, chips et yaourt … à la fraise. Quelques minutes plus tard, vers 15h, un travailleur de lOIM, le bâtiment abritant la cafétéria, vient prendre des renseignements sur notre présence et sen va avec un dossier de presse en lançant moi, je travaille à lOIM, on a rien à voir avec ça!. Je rejoins Émilie en discussion avec 3 hommes qui cherchent aussi à sinformer sur notre action apparemment. Les 3 hommes restent sur la route devant nos panneaux et nous questionnent sur le déroulement de laction. Nous cherchons à savoir où ils ont entendu parler de laction puisquils nous font comprendre quils sont venus là exprès. Les réponses sont floues et après quelques tergiversations, ils nous révèlent leur identité: Police Judiciaire de Genève! 3 personnes en civil se faisant passer pour des curieux. Après nous avoir montré leur plaque, linterrogatoire continue et ils nous expliquent quils sont venus voir si nous étions à laise. Nous leur répondons à laisement que oui. Les questions fusent ensuite: vous militez pour autre chose que le nucléaire? Les guerres … ? Vous venez doù ? Comment avez-vous connu laction? Comment vous êtes-vous inscrit? Vous nêtes que deux ici !? Vous logez où ? … Notre méfiance et connaissance de ces interrogatoires nous permettent de rester assez flous et de ne pas leur donner dinformations intéressantes pour leur enquête. Nous leur indiquons à laisement que nous sommes là à titre individuel dans un acte citoyen … Lun deux semble sintéresser au sujet et me demande quel chiffre de victimes avancent les autres ONG. Il souhaite garder le dossier malgré la proposition de son collègue de le rendre puisquil ne faisait que semblant de demander des infos au départ. Non, ça mintéresse, rétorque-t-il. Le plus jeune dentre eux (un homme denviron 30 ans et 2 autres denviron 45 ans), encostumé, nous demande gentiment une pièce didentité que nous fournissons toujours aussi à laisement. Il note nos identités et lun de ses collègues nous demande si nous avons déjà eu affaire à la police suisse. Je lui réponds suisse, non!. Alors il comprend que jinsinue des relations avec leurs homologues français. Je lui explique que lorsque lon milite contre le nucléaire en France, on est régulièrement contrôlé et donc fiché. Il me répond quici aussi et je conclu que nous sommes tous fichés partout et il confirme par nous sommes tous fichés, oui !. La visite se conclue là-dessus et nos charmants invités surprises sen vont. Juste après, une voiture de la police genevoise passe devant nous comme tous les jours de notre présence et parfois plusieurs fois. Vers 16h30, un touriste nous prend en photo et une Mercedes sarrète juste devant la vigie avec 3 personnes à son bord. Lecture de panneaux et départ … A 17h, quelques encouragements et le second passage, mais cette fois-ci en face de nous, de la dame Bonne chance pour le stop qui nous sourit tandis que son ami nous tend un pouce bien haut. Un 1/4h plus tard, un autre pouce nous encourage dans un car de touristes. Il est 18h, nous plions bagage pour profiter de notre soirée dans Genève … Mercredi 08 août 2007 Nous sommes en poste dès 8h. A 8h30, une dame nous dit Bravo !. A 8h45, un homme lève son pouce et nous dit Cest bien. Suivent à 9h20 les encouragements dun chauffeur de bus et à son bord, le sourire de notre Péruvien du premier jour. La journée commence bien… Divers bonjours, parfois habituels, et sourires égayent notre matinée. Un employé des espaces extérieurs nous salue. Jimprovise une petite chanson quil ne faudra surtout pas retenir et encore moins la chorégraphie que lon devine dans les paroles: jtape le bas de mon tablier avec les genoux (3 fois), avec mes genoux !. Décidément, cette vigie nous fait vraiment faire nimporte quoi ! Mieux vaut reprendre notre jeu du gland. Vers 9h45, lhomme à la Polo grise de la veille nous salue franchement à nouveau. A 10h05, un groupe dasiatiques sintéressent à nous et repartent avec leur dossier de presse après quelques photos. A 10h30, ce sont 3 cyclistes cette fois-ci qui sarrêtent devant nous pour quelques explications et un dossier de presse (pour retenir ladresse du site internet). Vers 11h10, cest une dame qui nous dit Jadmire beaucoup votre courage! Comment souhaitez-vous publier votre action ?. En dérangeant les gens de lOMS par cette présence permanente, nous lui répondons. Elle : Cest eux qui devraient bouger ! Bon courage !. De 11h55 à 12h15, cest le moment dessayer les tenues de pluie mise à la disposition des personnes en poste. Très efficace ! Pour le look … Vers 12h10, Carole nous a rejoins pour une visite dune demi-heure avec loffrande dun produit arménien que nous dégustons avec plaisir. Lhomme à la Polo grise passe et nous salue. Carole nous propose de nous remplacer 3/4h, le temps quon aille manger mais nous refusons sa délicate proposition car nous navons pas encore faim. Elle part boire un café et reviendra vers 13h15, en même temps que la pluie. Une conductrice nous tend un pouce franc à 13h40 avant de se diriger vers lOMS. A 13h50, un habitant du quartier intrigué depuis le lundi vient à vélo pour nous interroger sur laction. Nous discutons avec lui quelques instants et il lance un pavé de plus dans la mare de lOMS ! avant de sen aller voir le site www.independentwho.info. 14h15, repas pour moi. Au retour, un Corps Diplomatique nous salue vers 15h. Puis à 17h, ce sera un homme en scooter. Depuis 16h, la grosse pluie a commencé. Les personnes compatissantes sont nombreuses dans les voitures et une femme dans une voiture à plaque CD nous montre au passage 2 pouces pour nous encourager. Un chauffeur de bus nous salue, lun dentre eux le fera tous les jours dailleurs accompagnés de sourire à chacun de ses passages. Juste avant la fin de notre troisième journée, nous apercevons le bonsoir habituel de lhomme au 4x4 noir avec les porte-skis. Il est lheure pour nous daller nous mettre au sec car nos 10 heures du jour sont effectuées … Jeudi 09 août 2007 Cest notre dernier jour de permanence et nous adoptons le fonctionnement du second jour pour quÉmilie puisse être présente à 8h05 en attendant que je gare la voiture et que je la rejoigne. Vers 8h12, tout est en place. Il fait froid ! (la veille 12°C au retour à la voiture) Vers 8h15, une voiture nous fait 2 passages avec un pouce levé. Quelques bonjours et signes comme tous les jours et même un bonjour des agents de police passant en voiture devant nous. Deux Chinois trés intéressés par notre action sinforment, prennent un dossier et lhomme se fait prendre en photo entre nous 2 par son accompagnatrice. Ils nous souhaitent bon courage en partant et lui nous indique Je vais le distribuer en Chine ! en nous montrant le dossier. Un peu danimation nous attend vers 9h40 quand 2 vigils surgissent et pressent le pas sur le trottoir den face. Ils se dirigent vers le parking de lOMS un peu plus bas où un chef vigil les rejoint. Un attentat ? Des criminels ? Une manifestation ? Il s’avère, en fait, que ce nest quune voiture en panne. A son retour, lun des premiers vigils nous dit bonjour. Son chef qui le suivra ne se donnera pas cette peine. A 9h55, cest la police en voiture qui nous fait un signe de la tête. 10h15, les gars de la voirie de Genève semblent vouloir discuter pour passer le temps. La pluie les prive de travail, ils nont rien à balayer nous indiquent-ils. Pendant 30 minutes environ, nous discuterons de lOMS, ses employés, la ville de Genève, les autres grandes organisations avec notamment lOMC qui exige auprès de la ville la construction dun nouveau bâtiment plus grand sous menace de sen aller. Il est lheure pour eux de continuer leur … route. 11h, un taxi nous salue. 11h30, une genevoise sarrête et nous dit Cest le pognon qui mène tout !, sinforme et nous encourage. Nous lui offrons un dossier quelle veut nous payer mais nous lui indiquons que cest gratuit. Elle nous laisse 10 francs (suisses) pour nous offrir du café. Elle vient, sans le savoir, de faire un don à lassociation Les enfants de Tchernobyl. Elle nous dit Cest très courageux ce que vous faites, jespère quil y aura un résultat !. Entre temps, la pluie nous rend à nouveau visite. A midi, des Français en 206 bleue originaires de lAin (01), nous balancent par la fenêtre Bravo, bon courage !. Lors de leur second passage, un pouce se lèvera. A 12h15, notre ami à la Polo grise nous salue à toute allure ! Émilie prend son repas vers 12h45 et me rejoint rapidement. Une voiture du 38 nous lève un pouce vers13h40 et je men vais prendre mon repas. Il pleut tellement que je vais mabriter sous la terrasse de la cafétéria en face de la permanence. A mon retour, je range les affaires au mieux pour quelles ne trempent pas trop mais le mal est déjà fait. Je maccroche des sachets plastiques aux pieds pour éviter de finir gorgé deau. Belle allure mais efficace ! Enfin … au départ car les chaussures finiront trempées ! Il faut vraiment des bottes avec les parkas très pratiques et efficaces. Je reprends ma place à côté dÉmilie. Selon elle, nous avons lair de crapaud. Un étranger dans un gros 4x4 sarrête devant nous, lit les affichettes et repart en nous montrant un pouce tendu. 2 Corps Diplomatiques nous feront lhonneur de leur approbation à coups de pouces mais les encouragements ne sont pas très nombreux sous cette pluie battante qui nous aura obligé à rester debout en permanence pendant 10h ! Une dame promenant son chien, déjà vue les jours précédents, sarrête et constate notre abnégation par tous les temps. Elle sinquiète pour nous et espère que nous pouvons prendre quelque chose de chaud de temps en temps. Elle reviendra environ 1 heure après avec du café chaud et 2 tasses. Elle nous offre donc sous la pluie ce café du soutien et nous dit son admiration. Nous la remercions de sa délicate attention et reprenons notre place. La petite dame nous ayant encouragé quelques jours auparavant (le mercredi matin) repasse et nous réitère son admiration face à notre ténacité par tout temps. Elle remarque mes jolis pieds ensachés et me félicite de ma trouvaille. Elle sen va en nous encourageant encore. Un peu plus tard, la jeune fille de la veille aux 2 pouces levés dans sa voiture Corps Diplomatique repasse et réitére son geste. Un peu de réconfort (très rare en ce jour) fait le plus grand bien. Émilie est épuisée mais moi, le café ma fait le plus grand bien. Les 2 dernières heures qui nous restent seront longues mais cela est surtout dû à la pluie et au froid qui nous obligent à garder la même posture figée pendant de longs moments. Lheure de la délivrance arrive enfin ! Rangement, nous sommes trempés (toutes les affaires aussi), très fatiguée pour certaine mais fiers de notre geste citoyen. Nos 4 jours de vigie sont passés et maintenant, tout ça ne nous paraît plus si long. Nous passons rapidement jeter un il au bâtiment de lOMS, prenons quelques photos sous la pluie puis nous dirigeons vers la voiture car nous attendent maintenant quelques heures de trajet pour retrouver notre lit à quelques 1.000 kilomètres dici. Petite étape pour acheter du chocolat et surtout repasser chez notre logeuse pour nous sécher un peu, récupérer nos affaires et la remercier chaleureusement. Merci au groupe de permanents et dorganisation ! Merci à notre hébergeuse pour son accueil, sa générosité, sa disponibilité, sa gentillesse, son aide et son dévouement ! Merci pour le matériel mis à disposition. Merci à Bernard pour son plan de Genève ! Et merci à la Police Judiciaire de Genève (qui nous lit peut-être dailleurs en ce moment même) dêtre venue prendre soin de nous en sinquiétant de savoir si nous étions à laise ! IMPORTANT ! Signaler à tous les personnes participant à laction dêtre très vigilantes (normal pour des vigies) et méfiantes vis-à-vis de tout le monde pour éviter de se faire pièger et donner des informations confidentielles à des gens malintentionnés. Pour rappel, la Police Judiciaire était en civil et sest fait passer pour de simples curieux en posant plein de questions avant de révéler leur vraie identité. Désolé pour la longueur de ce compte-rendu et les détails sans doute parfois pesant et inutiles mais javais pris des notes et la notion dheure donne peut-être plus dindications sur le déroulement dune journée et de la façon dont le temps sécoule. Au final, cette présence aura été longue mais raisonnablement, fatigante mais on shabitue à la position verticale sur la durée, humide mais de quoi se plaint-on ? mais surtout nécessaire pour espérer obtenir quelque chose. Nous ne sommes que les maillons dune belle chaîne de solidarité qui durera jusquen mai nous espérons, mais au mieux jusquà lamendement ou la suppression de ce put… daccord ! Que représente notre souffrance sur quatre jours de nos petits corps doccidentaux privilégiés (je sais, je lai déjà dit par mail) comparé à la souffrance terrible et permanente des victimes de Tchernobyl et surtout du mensonge dune organisation reniant sa constitution ! Ah si, joubliais ! Nous avons découvert plein de modèles de voitures tous plus gros les uns que les autres … Vive la Suisse propre ! Et surtout, bon courage à nos suivants … Christophe Rialland
du 20 au 24 août 2007 Voyage en train (de nuit pour moi qui vit près dAgen et de laube pour Liliane qui vit à St Etienne) avec réception par Carole Bouvier à la gare un peu avant 9h; le temps de navettes en bus pour laisser les bagages chez elle, retrouver le sac de matériel etc.. nous avons pris notre vigie avec retard… et retrouvé Marteen qui nous cherchait et nous a accompagné quelques heures ce jour là (tous les gens à qui il a demandé où était le lieu de laction le connaissait...) Comme dans tous les c.r., et moins poétiquement dit, nous avons eu la noria des voitures de luxe avec 1 personne, la dizaine ou vingtaine de saluts de soutien quotidiens, de contentement de nous voir (une femme à pied qui le lundi nous dit, ah vous êtes là, bravo !) les bus de touristes (italiens plus réactifs que les autres) dont le guide lit les panneaux et gestes dapprobation des passagers (ou le petit train touristique), la visite, en voisins, de Yann, Odile , Philippe de Genève, Pierre de Nantua, et Aziz dOyonnax, de Bruno Boussagol et bien sûr le soutien de Carole qui nous a assuré un hébergement chaleureux et bio… Le lieu de vigie et limpact: le carrefour est génial et tape dans le mille les personnes de lOMS et les touristes qui viennent en ce lieu. Nous avons ressenti comme forte, la présence de 2 (ou 1) personnes seules à ce carrefour, debout au milieu des panneaux (nous nétions pas toujours debout mais environ la moitié du temps, quand il y avait le plus de passage); bien sûr une grosse majorité dindifférents, mais difficile pour eux de faire comme sils ne savaient pas. Les enfants sont plus curieux de notre action ainsi que les non européens (+ critiques vis à vis de lOMS ?). Nous sommes à fond pour la durée de laction jusquen mai, doù nos suggestions (voir à remarques matérielles) pour encore faciliter les choses. La plupart des gens de lOMS qui sont venus nous voir, ont fait référence au fait quils voyaient les panneaux depuis longtemps et prenaient ce jour là le temps de venir; cest donc laction dans la durée qui paye. La plupart des personnes parlent anglais (pas facile pour nous de mobiliser nos souvenirs scolaires…) et prennent un dossier dans cette langue… donc à mettre en plus grand nombre. Contacts avec discussion et dossier donné: Lundi 20: Un Egyptien travaillant à lOMS qui vient chercher un dossier (avec sa femme et son fils). Une Italienne qui prend un dossier et veut faire signer les pétitions à Venise Mardi 21: Pierre de Nantua donne 2 dossiers à une femme du service de sécurité de lOMS. Des Hollandais de passage prennent un dossier. Une jeune femme de La Barbade travaillant sur le site (na pas dit où) est stupéfaite dapprendre le blocage de lOMS sur ce dossier, est très intéressée et prend un dossier en français et en anglais pour faire suivre. On en donne à 5 jeunes passés là par hasard (en effet des gens nous demandent leur route..) Mercredi 22: pas de dossier donné mais un Africain qui va à la Croix Rouge nous dit que cest grâce à ce genre dactions que les choses bougent; des bus de touristes avec pouce levé etc.. Des personnes sarrêtent pour lire ou faire lire à leur passager… Jeudi 23: 2 salariés de la ville viennent discuter et prennent un dossier. Un journaliste hollandais, venu faire un reportage sur Genève, nous découvre, fait des photos, est emballé par laction et prend un dossier (petit journal sans doute : Het Parool). Une jeune femme qui travaille sur le site est étonnée de lattitude de lOMS et prend 2 dossiers. Elle vient de faire une conférence sur les armes bactériologiques. Elle nous encourage à continuer. Vendredi 24: une femme qui travaille à lOMS vient demander des renseignements et prend un dossier. Un Russe qui travaille (ou travaillait) à lOMS dans le domaine des maladies infectieuses vient lire les panneaux puis discuter et prend un dossier; il était en URSS au moment de Tchernobyl, dit que déjà à cette époque lOMS se taisait pour ne pas faire de peine à lURSS et que cet état a menti puisque sa politique était basée sur le mensonge; il a un liquidateur dans sa famille qui se porte (encore) bien. Un jeune qui dit quil faudrait des milliers de gens devant lOMS, la presse; il prend un dossier. Un monsieur qui dit que lOMS est sous influence, quil faut continuer à se battre et prend le dossier. Une femme qui connaît M.Fernex et le dossier nous encourage à continuer et suggère de mettre des organismes comme la Croix Rouge ou des ONG comme Save the children, Médecins sans frontières etc... avec nous. Elle va essayer des contacts de son côté (amie qui travaille à lOMS). Un jeune du Zimbabwe envoyé par ses parents qui travaillent à lOMS vient chercher un dossier et nous encourage. Cétait notre dernier jour et tous ces contacts nous ont fait du bien… Remarques matérielles : rien à dire sur le sac à dos très bien conçu, facile à transporter pour des gens à pied ou en bus comme nous, la proximité des cafétérias, WC, les chemins magnifiques sous les chênes pour la pause, le jardin où laisser les fauteuils etc.. À rajouter: le numéro du bus (8 direction OMS) et le prix (2€ ou 3 FRS). Être 2 est génial car on peut se libérer de temps en temps. Nous avons eu 2 jours et demi avec pluies intermittentes (merci pour les capes) et le reste avec du soleil, les veinardes. Cependant pour nous entre les tickets de bus, le repas de midi à la cafet., nous avons considéré que sajoutant au transport en train, la semaine était onéreuse; nous pensons que trouver une caravane et la laisser au centre J.Knox qui prète son parking permettrait de baisser prix de revient et temps de transport pour des gens comme nous qui arrivent par le train, avec pauses au chaud pour lhiver et gratuites, repas moins onéreux car faits à la caravane etc... Ou alors une chambre ou pièce, peut-être à demander à la paroisse de la chapelle des crêts (qui nous ouvre les WC). Dans ce lieu seraient les dossiers à prendre quand ceux du sac sont épuisés. Panneau en plus: sur les 500 000 enfants abandonnés par lOMS. Odile suggère un panneau avec le dessin dun personnage qui se bouche les oreilles, les yeux et la bouche. Dac avec une vigie précédente de mettre quelques photos de Fusco dans le sac. Pour finir une chanson composée un midi où le temps était un peu long et maussade.. (sur l’air des Canuts) Refrain: Cest nous les vigies, nous sommes debout ! Couplet N° 1: Pour que les peuples aient la santé, lOMS a été créée.. (bis) Mais pourquoi donc dans lpeuple du Bélarus Les malades de latome sont oubliés, bafoués- et- tus Refrain Couplet N° 2: LOMS (e) a accepté La tutelle de lAIEA (même air)Les conséquences de Tchernobyl LOMS (e-e) les taira Truquant les chiffres des morts du Bélarus Liquidateurs, enfants, vos souffrances- sont- tues Refrain Couplet N° 3: Mais de jours en jours, de mois en mois Linformation déferlera (même air)Les consciences séveilleront Lְindifférence crèvera Balayant les mensonges et lâchetés Des hommes se lèveront à lOMS et- ail -leurs Refrain Couplet N° 4: Du lobby, de lAIEA lOMS (e) se déliera (même air)La vérité du nucléaire Enfin partout éclatera Enfin soignés les gens du Bélarus Et enfin rejeté le nucléaire civi- li- taire Refrain Monique Guittenit, les paroles peuvent être améliorées….
du 27 au 31 août 2007 En préambule, cette expérience fût très forte : être 10 heures en femme sandwich, auprès dun carrefour bruyant, pollué et dencaisser le mépris dune majeur partie des personnes travaillant à lOMS est très dur mais donne aussi encore plus la niaque pour faire en sorte que la vérité éclate au grand jour. Cette action doit continuer même durant les mois dhiver qui vont arriver, si je peux de nouveau me rendre disponible jy retournerai. Il me semble très important de continuer à leur mettre la pression et de distribuer les dossiers de presse, qui jen suis présuadée donneront leurs fruits. 1er Jour : le 27 Août: Nous avons commencé sous un magnifique soleil et des températures agréables. La situation de la vigie est parfaite: on ne peut pas nous louper, on fait de leffet. Notre lieu très agréable : de superbes chênes même si on peut recevoir des glands sur la tête. Nous avons distribué plusieurs dossiers de presse dont à une personne travaillant dans le secteur Voyage à lOMS. Elle nous a confié que personnes ne parlaient de nous dans son service mais il vrai que leur bâtiment est tellement immense et aussi que les gens se taisent, gardent pour eux leurs émotions, leur resenti face à notre présence. Le temps nous dira lévolution. Elle mentionnait aussi un point important: si lOMS se musèle cest aussi à cause des accords diplomatiques avec la Russie, car elle ne veut pas faire de lombre à nos chers promoteurs de latome. Est-ce que quelquun a des infos sur les relations via Tchernobyl ? Nous avons eu beaucoup dencouragements que ce soit de la part des jardiniers, des passants, des chauffeurs de bus, des personnes dans le bus, des touristes (passant en car : jai été orifiée de voir que lOMS fait partie des bâtiments où les touristes sarrêtent et prennent des photos: quand on sait, comme nous, leurs mesonges, on en a la nausé. Dans tous les cas, ces gestes dencouragements et ces moments de discution informant le pourquoi du comment de notre action donne du baume au cur. 2ème Jour : le 28 Août: Nous passons le relais à François et Éric. Pendant ce temps le matin, nous sommes allées à la bibliothèque de lOMS. Jai eu un très bon contact avec le bibliothécaire. Cest de là que vous avez reçu les infos et docs quon lOMS. Il me faisait part également quil faudrait se rendre à lONU car eux aussi ont des docs via Tchernobyl. Cela serait très profitable que quelquun y fasse un tour. Pour info, le résumé sur le rapport de la Santé 2007 est disponible à lentrée et lintégralité du rapport en vente à la bibliothèque pour le prix de 20 Francs Suisses (il est à moitié prix si on lachète auprès deux car sinon il coûte 40 FSuisses). 3ème jour : le 29 Août: Vigie assurée par François et Éric. 4ème Jour : le 30 Août: Là, le temps est nettement plus hostile, de la pluie de 8h à 15h, et ensuite beaucoup de vent, mais celui-ci était le bien venu car cela a permis que nos manteaux sèchent pour le lendemain. On peut remarquer que lorsque la météo nest favorable nous avons encore plus dencouragements. Il saluent le courage de rester contre vents & marée. Cest pour cette raison que je pense quêtre présents lors de la période hivernale ne fera que donner encore plus de poids à notre détermination. Une femme (qui ne parle quanglais) travaillant au bâtiment se trouvant devant notre vigie est venue nous parler. Nous lui avons demandé à quoi ces locaux servaient: Cest lancien secteur destiné au SIDA. Aujourdhui, il ne reste que quelques bureaux au sous-sol pour le SIDA et les autres sont réservés au secteur informatique. Elle confiait également, que si nous voulions avoir plus de poids, il serait intéressant de manifester aussi dans les rues de Genève et ce pour que tous les citoyens soient au fait de notre présence. Et que ce double mode de présence les embêtaient encore plus. Vous en pensez quoi ? Moi je pense que cest une idée à ne pas négliger. Dailleurs le 08/09 manifestation à Berne organisée par ContrAtom: est-ce que nos panneaux de vigies y seront? Il me semble que cela serait très opportun, mais cela est peut-être déjà prévu ? Nous avons distribué plusieurs dossiers de presse à des Indoux qui travaillaient toute la semaine entre lOMS et les locaux de lImmigration (ils nous ont pris en photo), à un Asiatique qui nous a pris en photo également, un Américain habitant Washington et à dautres passants. 5ème jour : le 31 Août: Aujourdhui ciel bleu mais un vent venant de lEst qui glace les os. Nous sommes vendredi et moins de personnes travaillent, on le constate via le flux des véhicules. Nettement moins de contacts. Par contre une rencontre très intéressante: une jeune femme traductrice qui nous félicitaient de notre engagement et de la périnité de laction. Lors de notre discussion, je lui disais quon ne lâcherait pas, mais que notre lutte était comparable au pot de terre contre le pot de fer et là sa réponse spontanée et très pertinente Oui, mais le pot de fer va rouiller et le pot de terre vaincra car ces personnes de lOMS mentant à la terre entière ne resteront pas éternellement impunis. Ce fût un fort encouragement. Une autre personne travaillant à lOMS (avec sa moto verte datant daprès la guerre) est venue en sortant de son travail chercher un dossier de presse. Cela démontre quon sinterroge et quils veulent en savoir plus. En conclusion, je pense que les choses vont bouger dans quels délais, seul lavenir nous le dira: nous continuons cette action qui est magnifique. Je tiens à remercier Philippe qui nous a prèté son camion et nous a permis de faire partie de léquipe des vigies et de prendre la température de lOMS. Bonne vigie aux prochains et à très bientôt à tous. Karine Plantier
du 28 au 30 août 2007 Au début, on appréhende un peu. On a peur de ne pas tenir le coup, dix heures daffilée presque sans interruption, de trouver le temps long. De fait, quand quelques centaines de voitures sont passées, sans que la plupart du temps leurs occupants ne nous adressent un regard, on se laisserait presque gagner par le doute. Est-ce que ça les touche un peu tout de même ou faisons-nous maintenant partie du décor ? Un peu décurement aussi, à voir défiler tous ces modèles de luxe, dernier cri –le salon de lauto, comme disent nos hôtes- à voir tout ce déballage de fric et darrogance. Quelle peut être la réelle motivation de ces gens censés uvrer pour le bien de lhumanité, et si attachés à ces signes extérieurs de richesse ? Mais très vite malgré tout on nous adresse des signes dencouragement, un amical bonjour dune passante ou dun cycliste que nous verrons tous les matins, un signe de la main de la part dun chauffeur de bus, ou dun passager, parfois de tout un groupe de touristes dans le car qui vient faire un petit tour devant lOMS – voyez, ici c’est lOMS. Parfois, un conducteur ralentit pour lire les panneaux, dresse le pouce vers le haut ou nous fait le V de la victoire, bravant le klaxon du monsieur-important-qui-est-très-pressé derrière lui. Il y a aussi cette dame qui sarrête à notre hauteur, nous adresse un large sourire en brandissant son poing fermé. Et puis la délégation indienne qui passe tous les matins, nous saluant et nous encourageant. Et même, de temps à autre, un corps diplomatique nous adresse un signe de soutien. Il y a aussi ces quelques moments, rares mais souvent poignants, de personnes qui viennent nous livrer leur témoignage, après avoir lu le dossier de presse que nous leur avons remis la veille. Ainsi, un Japonais, engagé dans son pays, qui nous parle dHiroshima et de Nagasaki, des populations qui là-bas aussi auraient dû être évacuées et qui ont été utilisées comme cobayes pour tester les effets de radiations. Il nous dit aussi que notre action est la bonne, mais nous devons savoir que ça demandera beaucoup de temps avant quILS ne plient, des mois, peut-être des années; il nous faut tenir bon, nous devons continuer. Il nous serre chaleureusement la main et nous adresse ses remerciements, un peu ému semble-t-il. Il y a eu aussi cette jeune femme, travaillant pour lune de ces grandes organisations, parfois en lien avec lOMS. Elle nous adresse un grand merci. Elle avait voulu à l’origine se rendre utile en travaillant pour une organisation comme lONU et elle paraît maintenant très désabusée. Il y a beaucoup de corruption dans ces grandes organisations, lâche-t-elle. Elle semble regretter quil ny ait pas plus de bruit dans la presse à propos de cette action. Elle nous dit aussi quil ne faut pas considérer lOMS comme une victime dans cette affaire, que de toute façon, il y a des domaines où lOMS décide de son propre chef de ne pas intervenir pour ne pas heurter certains intérêts. Elle nous parle des conditions de travail du petit personnel: même dans lentreprise la plus capitaliste, les employés ont plus de garanties et de droits quici. ILS ne sont pas soumis aux lois sur le travail. ILS ont leur propre règlement interne, mais tout ça cest de la blague. Et puis il y a eu aussi cette dame, qui y travaille et qui a fini par venir nous voir pour nous encourager, nous disant que nous devrions aussi mener cette action dans le centre-ville, où nous toucherions plus lopinion publique, ce qui LES ennuierait davantage. Parce quici, il ny a guère que les gens qui travaillent à lOMS qui vous voient, et ça ne leur fait sans doute ni chaud ni froid. Et puis nous avons en tête lampleur de cette catastrophe, le sacrifice consenti par le million de Liquidateurs, les populations quon maintient sciemment dans les zones contaminées, les centaines de milliers denfants malades et ceux qui sont déjà morts, ces jeunes mères contaminées qui deviennent source de poison pour les nouvelles vies confiantes qui se forment en elles (in Le crime de Tchernobyl, W. Tchertkoff), les victimes qui sannoncent par centaines de milliers. Et nous leur devons bien ça. Alors certes, la première journée a été un peu dure, malgré le beau temps. Mal aux pieds, aux jambes, un peu tendus nerveusement peut-être. Mais une bonne demi-heure de marche à pied pour rejoindre nos quartiers, un bon repas dans une ambiance des plus chaleureuses chez nos hôtes, Fabienne et Stéphane, que nous remercions vivement pour leur accueil, une bonne nuit de sommeil et nous étions à nouveau daplomb, plus déterminés encore que la veille, malgré la pluie presque incessante; et puis la chance de nêtre pas seul, pour pouvoir échanger, sencourager. À la fin de notre tour de vigie, nous sommes persuadés que cette action est la bonne et quelle portera ses fruits. Mais à condition de durer le temps quil faudra. Notre présence continuelle finira bien par les ébranler. Il y a dailleurs déjà des signes de contestation en interne et les quelques témoignages que nous avons pu recueillir nont fait que renforcer notre détermination. Eric et François Peut-être vous êtes-vous demandé pourquoi on parle si peu, actuellement des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl sur la santé des gens de là-bas… ? Le césium 137 et le strontium 90, largement répandus dans les sols dans toute la région et qui ont une durée de vie de 300 ans, ne laisseraient-t-ils aucune trace dans les organismes des populations nombreuses qui vivent encore là ? Et deuxième question: pourquoi justement reste-t-il encore des populations nombreuses et notamment des enfants, dans ces régions irradiées et pourquoi nont-elles pas été évacuées ? Premier point: il y a bien, effectivement des dégâts importants sur la santé des autochtones. Prês de 500.000 enfants qui nétaient pas nés au moment de la catastrophe, il y a 21 ans, souffrent de dommages radiologiques : maladies cardiovasculaires endocrines, malformations et autres monstruosités sont dues à lingestion régulière daliments contaminés et par l’accumulation de ces corps radio-actifs dans le cur, les muscles, les os… (On repère dailleurs les mêmes symptômes chez les combattants du Golf qui ont eu affaire à luranium appauvri… Deuxième point : pourquoi, alors, ces maladies ne sont-elles pas connues, révélées ? Ce serait, en loccurrence, la tâche de lOMS (WHO) de le faire. Or il se trouve quil existe un contrat entre lOMS et lAgence Internationale pour lÉnergie Atomique (AIEA), passé entre les deux organisations en 1959, qui stipule que chaque fois que lune des parties se propose dentreprendre un programme ou une activité dans un domaine qui présente ou peut présenter un intérêt majeur pour lautre partie, la première consulte la seconde en vue de règler la question dun commun accord. (Article 1, paragraphe 2). Or, lAIEA a pour mission dencourager, daider et de coordonner dans le monde entier, les recherches ainsi que le développement et lutilisation de lénergie atomique, à des fins pacifiques. Pour qui sait lire entre les lignes et en constatant le silence assourdissant autour de ces nombreuses et lamentables victimes de Tchernobyl, ce contrat revient à taire les conséquences dramatiques de la catastrophe. (Ajoutons que sur le million de jeunes Liquidateurs de vingt ans qui ont travaillé sur le site pour empêcher une déflagration encore plus dévastatrice, cent milles sont déjà morts, le triple sont gravement atteints des mêmes troubles. Or, lOMS ne dénombre officiellement que 51 morts, au total, pour cette catastrophe nucléaire. Troisième point : lOMS continue à suivre ces pathologies (quelle connaît donc fort bien), à faire des statistiques, à observer et analyser ces phénomènes sanitaires. De là à se demander si cette catastrophe nest pas utilisée comme test, comme expérience en grandeur nature des conséquences quune irradiation douce (contrairement à une bombe atomique) peut entraîner sur une population humaine, il ny a quun (petit) pas à faire… Pour dénoncer cet accord et demander sa révision, depuis avril 2007, tous les jours, de 8 à 18 heures, deux ou trois militants se relaient, différents chaque semaine, avec des pancartes, devant le siège de lOMS à Genève, et cela pour une durée indéterminée. Le calendrier est déjà plein jusquen novembre. Une présence discrète, assidue qui commence à faire parler delle. La dernière semaine d’août, cétaient deux Meusiens qui prenaient leur tour. François Simonet | |||||
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